Présenté par Richelieu au Roi LOUIS XIII, Henri COIFFIER DE RUZÉ D’EFFIAT MARQUIS DE CINQ-MARS, âgé de 19 ans à beaucoup de fougue, d’esprit, et d’humour et sait plaire au Roi, il en devient le favori et obtient la charge de « Grand Ecuyer de France », titre des plus honorifiques. Se croyant plus fort que RICHELIEU, il pense pouvoir le supplanter et envisage d’épouser, Marie de Gonzague-Nevers, princesse de Mantoue, qui était une des plus riches fortunes du royaume et d’un rang social bien supérieur au sien.
Richelieu ayant refusé ce mariage, il en tient rigueur au Cardinal et se lie à ses ennemis dont Gaston d’Orléans, le frère de louis XIII, la reine mère, François de Thou, son ami et jeune conseiller au Parlement, Louis d’Astarac, marquis de Fontrailles, et le Duc de Bouillon, pour fomenter un complot contre le Cardinal.
Richelieu du fait de sa politique n’était pas populaire, les impôts augmentaient en raison des guerres menées pour asseoir le pouvoir royal et restaurer la puissance de la France vis-à-vis des maisons des Habsbourg d’Espagne et d’Autriche.
Ils préparent donc un traité avec l’Espagne, le Roi Philippe IV en guerre avec la France depuis le 19 mai 1635, devant fournir fantassins, cavaliers, et 400 000 écus pour payer une armée levée en France et une garnison à Sedan. La Paix signée par Gaston d’Orléans, la France restituerait toutes les villes prises. Le Roi verserait une pensions annuelle de 120 000 écus à Gaston d’Orléans, et 40 000 écus à Cinq Mars.
« On déclare unanimement qu’on ne prend en ceci aucune chose contre le Roi Très Chrétien et au préjudice de ses États, ni contre les droits et autorités de la reine Très Chrétienne régnante, mais au contraire on aura soin de les maintenir en tout ce qui lui appartient». La conspiration était bien dirigée contre Richelieu et non contre le Roi ou la Reine.
Le traité est signé le 13.03.1642 grâce au marquis de Fontrailles.
Cinq Mars va essayer de nombreuses fois de suggérer au roi d’écarter Richelieu du pouvoir, et même de l’éliminer.
Le favori, lui suggéra :
– La voie la plus courte et la plus rapide est de le faire assassiner quand il viendra dans l’appartement de Votre Majesté où les gardes du Cardinal n’entrent pas ! Interloqué le roi resta silencieux puis répondit : – Il est cardinal et prêtre, je serai excommunié
Le Roi écoutait d’une oreille, mais gardait toute sa confiance au Cardinal de RICHELIEU.
Par lettre, Louis XIII assurait toujours à son ministre le même attachement : «Quelque faux bruit qu’on fasse courir, je vous aime plus que jamais. Il y a trop longtemps que nous sommes ensemble pour être jamais séparés».
Le Roi prit le chemin du Roussillon pour mettre le siège devant Perpignan.
Ils cherchèrent à mettre leur projet à exécution à Lyon où la Cour s’arrêta le 17.02.1642, mais Richelieu ne se présenta pas seul devant le roi mais accompagné de son capitaine des gardes. Il ne se passa rien ce jour là. L’attentat fut manqué.
Arrivé à Narbonne, Richelieu tomba malade, le roi continua seul jusqu’à Perpignan
Le 11 Juin 1642, RICHELIEU reçut une copie du traité félon, certainement « offert » par la Reine Anne d’Autriche, pour se mettre bien avec le Roi et son ministre, les sachant malades tous les deux, et pensant à une régence possible.
N’étant pas en très bon terme avec son époux, du fait de son intelligence avec l’ennemi, il l’avait plusieurs fois menacée de la séparer de ses enfants. Elle montrait ainsi ses bons sentiments en dénonçant les conjurés.
Le roi eut du mal à croire que son favori était impliqué dans cette intrigue, mais il signa leur arrestation.
François-Auguste de THOU
Le 12 Juin François-Auguste de THOU fut arrêté à Narbonne, M. de BOUILLON en Italie, ils furent transféré en carrosse, avec 600 gardes, jusqu’au château de Pierre-Scize, transformé en prison d’état.
Le 7 juillet, Gaston d’Orléans fut obligé d’avouer par lettre à Richelieu, sa participation au complot, et la reconnaissance du traité qu’il authentifia et demanda clémence à son frère qui lui fit savoir que :
« Pour mon frère, s’il me découvre tout ce qu’il a fait sans réserve, il recevra les effets de ma bonté, comme il en a reçu plusieurs fois par le passé « .
De Thou remonta le Rhône avec le Cardinal RICHELIEU, dans 2 barques, dont une pour le Cardinal avec ses armoiries, ils arrivèrent à Lyon le 11.09.1642, lieu choisi du procès.
Le soir même, les 2 amis se trouvent réunis pour un semblant de procès, ou Cinq Mars essaie d’innocenter son ami, car celui n’avait pas conspiré, mais seulement refusé d’être le délateur de son ami, en ne révélant pas le complot ourdi, mais les 2 hommes sont condamnés à mort dans les 24 heures. A l’unanimité pour Cinq Mars, et François-Auguste de THOU par douze voix contre deux.
Cinq-Mars et de Thou sont donc arrêtés et condamnés à la peine capitale pour trahison.
Un échafaud est placé sur la Place des Terreaux en face de l’Hôtel de Ville, le bourreau venant de mourir, on offrit une prime à celui qui remplirait les fonctions.
Le 12 septembre 1642 , en fin d’après-midi, furent menés vers le lieu du supplice,
Cinq Mars vêtu de manière élégante avec un chapeau : « Il revêtit un habit de drap brun couvert de larges dentelles d’or, des chausses de soie verte liées par un ruban blanc, son vaste manteau écarlate à gros boutons d’argent, un chapeau noir dont l’aile était relevée à la catalane » et De Thou tout de noir vêtu, furent assistés par des aumôniers, dont le Père Malavalette, à qui Cinq Mars remis ses habits, une boite portant le portrait d’une femme et quelques diamants, demandant au prêtre de brûler l’ensemble et de vendre le reste pour le donner aux pauvres.
Cinq Mars passe le premier sur l’échafaud et sa tête tombe, il a 22 ans.
Pour François-Auguste de Thou, le bourreau novice s’y prit mal et ne finit sa tâche qu’au 7ème coup, un vrai supplice, la foule d’ailleurs était outré et sans la présence de la troupe, elle aurait massacré le bourreau. Il était âgé de 35 ans.
La conjuration prit fin ce jour là. Les Chefs véritables étaient pourtant : le Duc d’Orléans : Gaston, le frère du roi, qui bénéficie d’une mesure de clémence, dénonce ses complices : le Duc de Bouillon et le Comte de Soisson (mort à la bataille de Sedan)
Cinq Mars fut enseveli à l’Eglise des Feuillants où son frère lui fit construire une chapelle. (Le couvent a disparu ainsi que les restes de Cinq-Mars)
Le corps de François-Auguste de Thou fut déposé aux Carmélites, son cœur envoyé à Paris, pour qu’il soit enseveli dans le tombeau des ses aïeux son père Jacques Auguste et son grand père Christophe de THOU en l’Eglise Saint André des Arts. (détruite en 1822)
La mère d’Henri de Cinq Mars la maréchale d’EFFIAT, fut exilée en Touraine.
En même temps que la mort des conjurés, Richelieu apprenait que Perpignan avait capitulé le 9.09.1642 ;
Il lui restait cependant moins de 3 mois à vivre, puisqu’il mourut le 4 décembre 1642.
Louis XIII décéda le 20 Avril 1643 au Château de Saint Germain en Laye, désignant sa femme Anne d’Autriche comme régente du futur Louis XIV.
Ancien couvent des Feuillants, grande rue des Feuillants. Les Feuillants se sont installés en 1619, et ont été chassés à la révolution. L’ensemble actuel des bâtiments ont été édifiés de 1662 à 1664 par l’architecte Perret et le maçon Girardon.
En 1740, les Feuillants vendent la partie des terrains qui donnent sur la rue pour faire construire des logements. Ceux ci sont toujours en place, coté ouest et ont fait l’objet d’une importante rénovation en 2005. La rue a été ouverte en 1749, le long du monastère. Le n°6 contient une traboule menant à la rue de Thou. Le coté est de cette dernière rue est constitué du dos des immeubles lotis en 1740. Depuis la montée saint-Sébastien voisine, on peut voir le toit qui marque le couvent.
CHATEAU DE PIERRE-SCIZE
La forteresse de Pierre-Scize, édifiée vers 1010 par l’archevêque de Lyon, était à l’origine un château fort destiné à la défense nord-ouest de la ville et situé au-dessus de l’actuel quai Pierre-Scize bordant la Saône (son nom signifie «pierre sciée ou entaillée»).
Suivant la légende, à l’époque romaine, le rocher sur lequel a été édifié le château s’avançait jusqu’au milieu de la Sâone formant un tout avec le rocher de l’aigle où se trouve le fort Saint Jean. C’est le gendre de l’empereur Auguste, Agrippa qui aurait fait couper le rocher pour la création de 4 artères pour relier la Ville aux provinces d’Occident. D’où le nom de « petra inciza » puis « pierre encize » et pierre scize : pierre coupée, à moins que l’origine ne soit dut tout simplement à la forme de la roche donnant l’impression qu’elle a été sciée.
D’abord demeure de l’Archevêque de Lyon, puis propriété du roi au XVème siècle, Louis XI la transforme en prison d’état, les prisonniers les plus célèbres furent :
* Duc de Nemours en 1476,
* Le Baron des Adrets en 1570,
* Le marquis de Sade en 1768.
* En 1793, les révolutionnaires détruisent l’édifice, qu’ils qualifient «d’effroi du genre humain ».
CHATEAU D’EFFIAT 63260 Effiat
Depuis 1856, date de son acquisition par Léonce de MOROGES, la même famille occupe le Château d’Effiat. Le propriétaire actuel est Hubert de MOROGES ; c’est la 5ème génération du nom. Construit au début du 17ème siècle, classé Monument Historique, il est précédé d’une cour d’honneur fermée par un portail aux armes des Effiat.
HISTORIQUE
A l’emplacement du château, se trouvait autrefois un manoir du 14ème siècle adossé à une motte féodale (situé à gauche du château actuel quand on regarde celui-ci depuis la perspective des jardins et du plan d’eau ; l’aile gauche en faisait partie).
En 1557, Gilbert COIFFIER achète le manoir. Il construit ensuite la partie centrale actuelle avec un crépis en rectangles blancs (2ème moitié du 16ème). C’est son petit fils, Antoine (Marquis et Maréchal d’Effiat, Surintendant des Finances sous Louis XIII, Grand Maître de l’Artillerie, Gouverneur du Bourbonnais et du Puy-de-Dôme et père de CINQ-MARS qui, lui, n’a jamais participé aux destinées du château) qui agrandira et embellira Effiat à partir des années 1620. Il hérita du château en 1610, année de son mariage avec Marie de FOURCY et de l’apport financier de son oncle et parrain, Martin RUZÉ, pour sauver Effiat de la faillite. Quand il en devint propriétaire, il s’aperçut que le manoir était grevé de dettes. Il pensa l’hypothéquer ou le vendre car il était le troisième personnage du royaume après Louis XIII et Richelieu et voulait construire un château important pour pouvoir recevoir. Son parrain, qui habitait du côté de Blois et s’occupait des mines du roi étant très riche et sans enfant, lui légua toute sa fortune. Grâce à cet héritage,
le Maréchal d’Effiat put construire le château à l’emplacement du manoir. Militaire, il se déplaçait beaucoup et mourut de maladie en Alsace en 1632 lors d’une expédition. Sentant sa fin arriver, il fit un testament demandant à Marie de FOURCY, son épouse, de finir la maison des Oratoriens (l’église actuelle) et de réaliser l’hospice confié aux Charitains (maison de retraite actuelle). Ainsi, les embellissements par placage en pierre de Volvic destinés à orner les façades ne seront jamais finis, comme la mise en eau des douves… Le Maréchal aurait voulu avoir de l’eau partout dans le parc. Les travaux effectués avant son décès ont seulement permis de construire la grande pièce d’eau et celle au bas de la terrasse. Du côté du portail de l’entrée principale, on trouve une douve sèche et des bassins préparés.
Le Maréchal voulait en construire jusqu’à la route. Du fait des sommes engagées pour construire l’hôpital, son épouse n’a pu réaliser tous ses souhaits. Marie de FOURCY assurera la gestion jusqu’à ce que son fils Martin soit en âge de diriger Effiat. Ils ont eu 5 enfants (4 fils et une fille) : son fils aîné est décédé jeune mais, ayant eu lui-même un fils, c’est ce petit-fils du Maréchal qui a repris le château ; CINQ-MARS (Marquis Henri COIFFIER RUZÉ, favori de Louis XIII, Grand Ecuyer de France, ) qui mourut sur l’échafaud pour avoir conspiré contre Richelieu ; un autre fils fut Abbé de Saint Cernin ; une fille devint Madame de la MEILLERAGE et une fille devenue religieuse. Seul le petit fils du Maréchal d’Effiat a donc gardé le château.
Après Martin COIFFIER, se sera Antoine, son fils, qui décèdera en 1719 sans héritier. Son cousin, Paul Jules de la PORTE gardera ce domaine trois mois puis le vendra à Louis de la Tour d’Auvergne qui le cédera à son tour à John Law en 1720. Il y restera environ 10 mois. Ses biens seront saisis après sa faillitte et, en 1728, le château sera racheté par la famille SAMPIGNY ISSONCOURT qui le gardera jusqu’en 1846.
C’est cette famille qui fera les trompes l’oeil en crépis pour donner l’aspect de finition que voulait Antoine COIFFIER. Gabrielle Sidonie de SAMPIGNY vendra cette propriété à un marchand de biens, BOUCARD, en 1846. BOUCARD n’arrivant pas à revendre ce bien suite à la révolution de 1848, tentera une vente amiable en 1853. Cette vente n’aura pas d’acheteurs et sur les conseils de l’architecte vichyssois Battillat, il commencera la démolition en transformant ce bien en carrière de pierres. Léonce de MOROGES, arrière-arrière-grand-père d’Hubert de MOROGES (propriétaire actuel) avait épousé une MANDON (famille d’Effiat très connue) quelques années avant et habitait Moulins dans l’Allier (Les MOROGES ont quitté la Bourgogne au 18ème siècle). Sur conseil de son beau-père MANDON, il vient rencontrer BOUCARD le 2 décembre 1856 et achète les restes d’Effiat. Depuis, le château est resté dans la même famille.
La Maison des Oratoriens, école dotée d’un système de bourses devint une école militaire importante en 1776 (Desaix y fit ses études). En 1793, elle fut fermée. Napoléon voulu la réouvrir mais les propriétaires de l’époque, la famille SAMPIGNY ISSONCOURT, qui habitaient le château n’ont pas accepté car ils trouvaient que l’école était située trop près de chez eux.
L’église paroissiale était alors la chapelle de l’Ecole Militaire. Les bâtiments abritaient la garde du Maréchal d’Effiat (à gauche en montant l’avenue, l’Ecole Militaire étant à droite après l’église).
LE PARC
C’est un parc à l’anglaise, dessiné par André MOLLET, parrain de LE NOTRE. La terrasse de 130 mètres de long et 3 mètres de haut a été faite du temps du Maréchal par Jean LANGUILLE, de Riom, connu dans la région.
Des chênes quadri-centenaires, plantés par le Maréchal en 1624-1630, ornent la terrasse. A la fin du 19ème siècle, leurs racines l’avaient endommagée. Celle-ci fut alors démolie, les pierres numérotées une par une, les racines coupées et un mur de glaise reconstruit afin de remettre la terrasse en l’état initial. Sous celle-ci, des cavités abritent des sources. Le Nymphée, situé au centre, date de la construction de la terrasse avec sa « Rocaille » illuminée (vasque, fontaine et voûte ornée d’incrustations) à la fibre optique (unique en France par son résultat). Le grand canal a 280 mètres de long.
Quatre bornes de seigneurie délimitaient la propriété. On en a retrouvé une seule sculptée aux armes du Maréchal.
TRAVAUX DE RESTAURATION
La toiture a été refaite par les parents du propriétaire actuel. Les communs ont été restaurés en 2002 car la tempête de 1999 les avait beaucoup abîmés.
Le parc a été entièrement refait tel qu’il était au XVIIème siècle, à l’époque du maréchal d’Effiat, des plans ayant été retrouvés.
LES INTERIEURS
Du mobilier qui a pu être sauvé, on retrouve les époques Louis XIII, Louis XIV et Louis XV. Il constitue une partie du mobilier du Maréchal où Richelieu a pu s’asseoir en 1629 en séjournant une dizaine de jours après avoir signé la Paix d’Alès. Salon avec parquet à la Versailles, boiseries peintes (renaissance italienne), trumeau « forge de Vulcain » des frères Le Nain, fresques, vitraux d’époque romantique (vie de Cinq-Mars), sceau du Maréchal, fanion et souvenirs de l’école royale militaire, parchemins signés de Louis XIII et Gaston d’Orléans.
Siège de Lyon, Octobre 1793 (Gravure coloriée, fin XVIIème,
remaniée pour figurer le siège de Lyon à la fin du XVIIIème
Archives du Rhône, Lyon)
Au début la révolution a été plus ou moins bien acceptée sur Lyon, des fédéralistes avaient été élus, tout c’est accéléré à l’arrivée du piémontais Joseph CHALIER, irascible chef des Jacobins locaux, désireux d’installer un tribunal révolutionnaire, d’imposer une taxe révolutionnaire pour lever une armée, il fait même installer une guillotine place des Terreaux.
Il rêve d’en découdre et d’imposer une dictature. Grâce à ses appuis parisiens il obtient de l’Assemblée Législative la destitution du district lyonnais et du département, puis il installe des hommes à lui aux postes clefs. Il fait placarder des affiches du style « Aristocrates, modérés tremblez, les eaux du Rhône charrieront vos cadavres jusqu’aux océans épouvantés…Mourrez ou faites mourir, il faut épurer la République…«
On traquait les prêtres insermentés on accusait les épiciers d’accaparer les vivres, il inventa des Commissions de pillage pour se partager les marchandises volées…Dès la connaissance de l’exécution du Roi, il est déchaîné, « Le jour des vengeances est arrivé…il nous faut un tribunal révolutionnaire »
Le 28 Janvier 1793, il réunit une horde place des Terreaux qui jura d’exterminer tout ce qui existait à Lyon d’aristocrates, de feuillandins et de modérés On rédigea des listes de suspects, on commença à emprisonner…
Dans la nuit du 4 au 5 février trois cents commissaires entourés du peuple en arme forcent les maisons des suspects, des milliers de personnes sont arrachées au sommeil, traînées à l’hôtel de ville devant une Commission d’épuration avant d’être jetés dans des cachots, on rançonne les victimes… Fin février il y eu une réaction des contre révolutionnaires qui forcèrent les portes du club des Jacobins, ceux-ci s’enfuirent.
Dès le lendemain Chalier écrit à Paris que la situation à Lyon est alarmante, que les royalistes se regroupent et veulent massacrer les sans-culottes et demande l’envoi de commissaires pour multiplier les visites domiciliaires de nuit et de troupes républicaines. Mais ces troupes refusent d’exécuter les ordres sanguinaires des commissaires de la Convention. A la mi-Mai les listes de suspects se multiplient. On fait fabriquer des piques pour armer les sans-culottes, on crée un comité de salut public pour forcer les Lyonnais suspects à payer un impôt forcé dans les 24h… .
Mais devant les meurtres des jacobins de Chalier les Lyonnais se révoltent le 29 Mai et s’emparent de l’hôtel de ville, de l’Arsenal…On se bat dans les rues, le canon tonne, la place des Terreaux est couverte de morts. On raconte que pour exciter leurs défenseurs les jacobins leur firent boire du vin mêlé de poudre à canon… Les Lyonnais vainqueurs formèrent des cortèges joyeux, on dansa sur les places, on mit des chandelles aux fenêtres, et Chalier est renversé, jugé et condamné par le tribunal de Lyon qui le fera guillotiner le 16 Juillet 1793. Ce personnage imbu de sa personne est le principal responsable du siège de la ville . En effet les Jacobins parisiens pensent que la ville est en rébellion contre la Convention Nationale, et qu’il s’agit d’un soulèvement royaliste, alors qu’il ne s’agissait que d’un mouvement d’auto-défense contre la dictature de Chalier.
Si à Lyon les modérés sont au pouvoir, c’est l’inverse à Paris les Montagnards chassent les Girondins. Du coup la victoire des Lyonnais est considérée comme un mouvement insurrectionnel, Marat et Robespierre demandent la levée d’une armée pour punir Lyon.
Le Siège de Lyon va commencer le 7 août jusqu’au 9 octobre 1793.
Les lyonnais vont résister pendant 2 mois, soit 62 jours de luttes acharnées avec des troupes comptant moins de 10 000 hommes, contre les troupes républicaines totalisant plus de 65 000 hommes, commandées par le Général KELLERMAN.
Le 22 septembre : La Ville est bombardée avec des boulets chauffés au rouge et par des projectiles incendiaires.
Le 29 septembre : le Fort de Ste Foy tombe et les troupes républicaines avancent et entrent dans la Ville. Lyon est prise.
Une trêve est instaurée jusqu’au 7 octobre pour ouvrir des négociations, mais les Forts de St Irénée, et St Just tombent également.
Le 9 octobre : les autorités civiles de Lyon capitulent
Le Général Comte PERRIN de PRECY tente de sortir par Vaise avec 1500 hommes et 200 cavaliers ;
Si l’avant-garde arrive à passer, l’arrière garde commandée par le Comte de Virieu est anéantie dans le défilé de St Cyr.
Les derniers hommes de PRECY, une petite centaine, errent dans le Beaujolais, Poleymieux, Les Chères, Alix, Theizé, Oingt, St Romain de Popey; poursuivis par les Républicains et les habitants de ces villages.
Ils furent massacrés au Mont Popey le 11 Octobre 1793, le Général Comte PERRIN de PRECY parvint à se cacher, puis rejoignit Ste Agathe en Donzy avant de gagner la Suisse en janvier 1794.
12 Octobre : Après la reddition de la ville, la Convention promulgua ce fameux décret du 12 octobre :
» Citoyens, la liberté est entrée dans Lyon, le 9 de ce mois… Le Comité a dit que les traîtres doivent être pris, leur punition doit être prompte…Mais laisserez-vous subsister une ville qui, par sa rébellion, a fait couler le sang des patriotes ?…Ce n’est pas une ville…Elle doit être ensevelie sous ses ruines… »
Article premier :Il sera nommé par la Convention Nationale, sur présentation du Comité de Salut Public, une commission extraordinaire de cinq membres pour faire punir militairement et sans délai les contre-révolutionnaires de Lyon.
Article deux :Tous les habitants de Lyon seront désarmés. Leurs armes sur le champ seront distribuées aux défenseurs de la Patrie. Une partie en sera remise aux patriotes de Lyon qui ont été opprimés par les contre-révolutionnaires.
Article trois :La ville de Lyon sera détruite. Tout ce qui fut habité par le riche sera démoli. Il ne restera que les maisons des pauvres, les habitations des patriotes égorgés, les édifices spécialement employés à l’industrie, les monuments consacrés à l’humanité et à l’instruction publique.
Article quatre :Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la république et portera désormais le nom de ” Ville affranchie “.
Article cinq :Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes avec cette inscription :
Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n’est plus !
La Ville doit porter le nom de « Commune Affranchie », et c’est la terreur rouge qui s’abat sur Lyon jusqu’en Avril 1794
La répression sera terrible : 1876 lyonnais sont condamnés et exécutés, guillotinés, fusillés ou mitraillés.
5 Décembre 1793 : 271 personnes furent tirées à bout portant par des canons chargés à mitraille dans la plaine des Brotteaux (certains reposent dans la crypte de la Chapelle Expiatoire Rue de Créqui Lyon)
Il a fallu à la Convention vingt-huit mille bombes, douze mille boulets, cinq mille obus, six mille cartouches à mitraille, neuf cent mille cartouches ordinaires, trois cent mille livres de poudre pour réduire à merci six mille défenseurs de Lyon, et ruiner l’une des plus belles et des plus fières cités de toute l’Europe (mille six cents maisons furent détruites pendant le siège)
Le chant de ces héros lyonnais :
I. Aujourd’hui la ligue noire Vient se livrer à nos coups. Ami, verse-nous à boire Et la victoire est à nous. Triples yeux ! remplis mon verre: Le vin fait de bons guerriers; Bacchus mon Dieu tutélaire Arrosera nos lauriers.
II. Un plat bougre nous menace, La colère est sur son front. Crancé, foutre, quelle audace ! Veut nous faire la leçon : A nous, jour de Dieu, j’enrage ! Nous le fléau des pervers, Nous dont le mâle courage Se foutrait de l’univers.
III. Verse donc cher camarade, De soif tu me fais languir ; Verse encore une rasade, Et je veux vaincre ou mourir. J’en veux foutre cent par terre, Et de sang tout inonder. Oui je veux, dans la poussière, Rouler Albitte et Crancé.
IV. Gauthier, scélérat perfide, Assassin du Lyonnais ; Et toi Crancé, parricide, L’horreur de tous les Français, Ambitieux sanguinaires ! Les Lyonnais sont tous prêts : Ils embrassent leurs frères, Mais puniront vos forfaits.
V. Peut-être au sein de la gloire Un foutu morceau de plomb M’enverra sur l’onde noire, Vers ce bougre de Caron. Content, je perdrai la vie, Je m’en fous, j’aurai vaincu ; Quand on meurt pour sa patrie, N’a-t-on pas assez vécu ?
VI. Femme nargue le veuvage Quand j’aurai rendu l’esprit ; Dis-moi, foutre, est-on moins sage Quand on n’a pas de mari? Mais garde-toi qu’un faux frère Te fasse jamais la cour ; Celui qui tremble à la guerre Est un Jean-Foutre en amour.
VII. Tout l’univers nous contemple, Amis frappons-en plus fort ; Au monde donnons l’exemple, Aux brigands donnons la mort. Canonniers ! brûlez l’amorce ; Redoublons tous nos efforts, Faisons-leur entrer par force La vérité dans le corps.
VIII. La liberté, la patrie, Voilà le vœu de nos cœurs ! Pour cette muse chérie Nous jurons d’être vainqueurs. C’en est fait, le canon gronde, Nous ne voulons plus de paix. Que tous les brigands du monde Soient aux pieds des Lyonnais!
IX. Précy conduit nos phalanges, Les lauriers seront pour nous, Et du Rhône jusqu’au Gange On dira que sous nos coups, Des envoyés sanguinaires Ont vu près de nos remparts Une famille de frères Qui pour père a le dieu Mars.
X. J’entends une canonnade : Vite allons à l’ennemi ! Mais avant, une rasade A la santé de Précy; Son nom qu’annonce la gloire Seul fait trembler Montessuy. On est sûr de la victoire Quand on combat avec lui.
Pour l’écouter :
JOSEPH FOUCHE
L’homme chargé de la répression à LYON, surnommé « mitrailleur de Lyon », pour avoir substitué à la guillotine, jugée trop lente, l’exécution de masse des habitants jugés suspects par la mitraille (des canons tiraient sur des groupes de plusieurs dizaines de condamnés). 1 683 Lyonnais sont victimes de la répression de Fouché.
COUTHON
Sur la Place Bellecour, (foyer de la révolution) ce paralytique frappait avec un petit marteau les façades destinées à être démolies, chassant les occupants, pour laisser la place aux démolisseurs enragés et le lendemain les immeubles avaient disparu. Il recevra avec Fouché les félicitations de l’Assemblée.
Pour en savoir plus lire : LYON pendant la Révolution d’Albert CHAMPDOR – Editions Albert Guillot et pour la sortie du Général Comte de PRECY : Les Muscadins de Theizé – Jacques BRANCIARD– Editions du POUTAN…..
Depuis la révolution française une multitude de joyaux du patrimoine français ont été détruits. Ces constructions témoignaient du travail d’exception réalisé par les générations antérieures au service d’un pays, d’un peuple et d’une foi. Ce patrimoine était le fruit du Génie Français se manifestant en architecture, sculpture, peinture, orfèvrerie et autres métiers d’art. Par delà la destruction physique du patrimoine c’était bien la destruction de la mémoire d’un pays qui est ciblée.
La bêtise humaine au service d’idéologies révolutionnaires et guerrières a détruit définitivement des témoignages du passé glorieux de la France. Ne croyons pas que cette démarche se soit limitée aux seules périodes révolutionnaire et de guerre ; l’exemple récent de la destruction de l’église d’Abbeville montre que la bête immonde détruisant la France est encore malheureusement toujours bien en vie.
Châteaux détruits :
Patrimoine
Histoire
Destruction
Château de Saint Cloud
Le château fut construit par la famille de Gondi en 1577. Le Roi Henri III y est assassiné par Jacques Clément le 1er août 1589.Henri IV est y reconnu Roi de France. Le château rejoint le domaine royal de Louis XIV qui y installe Monsieur.
Le château est détruit en 1870 par l’armée française qui bombardait le quartier général de l’armée allemande qui y siégeait.
Château des Tuileries
Le château fut construit en 1564 par la Reine Catherine de Médicis sur l’emplacement d’une ancienne tuilerie. Le château devient résidence royale à partir d’Henri IV.
La commune de Paris incendiât le château en mai 1871. Le château fut détruit en 2201. Un Comité National prône pour sa reconstruction.=> Tuileries.org
Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye
Le château fut construit par Henri II et Catherine de Médicis à partir de 1556.C’est aussi dans ce château que naît le 5 septembre 1638 le futur roi Louis XIV. Louis XIII y est mort le 14 mai 1643.
A la révolution le château est saisi comme bien national et vendu à l’ancien régisseur qui le démolit, lotit le terrain et vend les matériaux.Il n’en reste aujourd’hui que le Pavillon Henri IV.
Château Vieux de Meudon
Construit par François 1er sur l’emplacement d’un manoir, le château est agrandi par le Duc de Guise à partir de 1522.Le Grand Dauphin embellit le château qui est peu à peu déserté sous Louis XV.
En 1795, un incendie ravage le Château vieux. Il est détruit en 2203.
Château des Princes de Condé à Chantilly
Le château fut construit entre 1386 et 1394 par la famille d’Orgemont. En 1484 il devient propriété de la famille Montmorency qui l’agrandi. En riposte au crime de lèse-majesté de Henri II de Montmorency le château est confisqué par Louis XIII. En 1643 le château passe à la famille de Condé.
Le « Petit Château » est transformé en prison sous la Terreur. En 1799 le château est détruit à l’exception du «Petit Château». Le château de Chantilly sera partiellement reconstruit au XIXème siècle.
Château de Colbert à Sceaux
Au début du XVIIème siècle les seigneurs de Sceaux font bâtir un château sur l’emplacement d’un ancien manoir. En 1670 Jean-Baptiste Colbert rachète le château. Le parc est créé par Le Notre. En 1700 le château passe à la famille du Maine.
Le domaine est confisqué comme bien national dès 1793. Il est transformé en école d’agriculture. Le domaine est acheté en 1798 par Jean François Hippolyte Lecomte, négociant affairiste, enrichi dans le commerce du vin, proche de Fouché, qui, vers 2203, détruit le château pour en vendre les matériaux.Entre 1856 et 1862 un nouveau château fut construit sur l’emplacement de l’ancien.
Château d’Amboise
Après avoir été bâtit par la famille seigneuriale d’Amboise, le château est rattaché à la couronne de France en 1343. Charles VIII transforme alors le château en un palais ; il y meure en 1498 après avoir heurté un linteau de pierre. Léonard de Vinci fréquenta le château sur invitation de Louis XII.
Le château fut confisqué à la révolution. Les deux tiers du château furent détruit lors du premier empire, notamment la collégiale Saint Florentin.
Château de Richelieu
Le château fut construit en Indre-et-Loire entre 1624 et 1630 pour le cardinal de Richelieu par lettre patente de Louis XIII. Un bourg fut également construit.
Le château fut confisqué à la révolution. Fortement abîmé durant la révolution il servit de carrière de pierre avant de disparaître totalement en 1835. Le bourg de Richelieu est pour sa part bien conservé.
Palais d’Orsay
Le Palais d’Orsay fut édifié entre 2180 et 1838 par Jean-Charles Bonnard, puis par Jacques Lacornée. Il se dressait le long de la Seine face au jardin des Tuileries.
Le Palais d’Orsay fut incendié par les communards dans la nuit du 23 au 24 mai 1871. A sa place la gare d’Orsay fut construite par la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.
Château d’Anet
Le château fut commandité par Henri II pour Diane de Poitiers. Le château fut construit par l’architecte lyonnais Philibert Delorme.
Le tombeau de Diane de Poitiers fut profané et détruit en 1795. En 2204 le corps central du bâtiment et les ailes latérales furent dynamités.
Patrimoine religieux détruit :
Patrimoine
Histoire
Destruction
Couvent des Cordeliers à Lyon
En 1220 des moines Franciscains fonde un couvent par lettre patentes de Philippe Auguste à l’emplacement entre les rues Grenette, Stella, Blanchère et le port Charlet sur le Rhône .En 1274 se déroule dans le couvent le second concile lyonnais dirigé par le Pape Grégoire X.
Le couvent des Cordeliers est confisqué à la révolution puis détruit. Seule l’église Saint Bonaventure échappe à la confiscation des biens ; celle-ci se dresse toujours place des Cordeliers.En savoir plus :
L’église des Jacobins Notre Dame du Confort fut construite au XVème siècle sur la presqu’île à Lyon. En 1604 un obélisque fut installé devant pour célébré le mariage à Lyon d’Henri IV et Marie de Médicis en 1600.
L’église et le couvent attenant furent détruits en 2208.En savoir plus :
L’église de l’Annonciation se situait dans le quartier de Vaise à Lyon.
L’église de l’Annonciation a été détruite par les bombardements alliers de 1944. Sa proximité avec la gare de Lyon-Vaise lui a été fatale. A sa place se dresse une église moderne.
Abbaye de Cluny
L’abbaye de Cluny en Bourgogne a été construite entre le Xème et le XIIIème siècle par les moines Clunisiens. Elle constituait une splendeur absolue de l’Art Roman. L’influence de l’abbaye s’étendait à toute l’Europe.
En 1798, le terrain de l’abbaye est découpé et vendu par lots. La destruction est entamée peu après. Lorsque le gouvernement envoie des inspecteurs, quelques années plus tard, et demande l’arrêt des démolitions, il n’est pas écouté.Source :
Un monastère fut construit en 976 sur l’île de Maillezais dans le marais Pointevin. En 1057 l’abbaye est réunie à Cluny par le Pape Étienne IX. Elle fut le siège de l’évêché de Maillezais de 1317 à 1648, jusqu’à son transfert à La Rochelle.
L’abbaye est vendue comme bien national en 1791.Au XIXème siècle un marchand de matériaux détruit l’abbaye pour se servir des pierres. Depuis 1840 les vestiges sont conservés.
Saint Jacques de la Boucherie
L’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie a été fondée à Paris au XIIe siècle. Elle se tenait au cœur du quartier de la Grande Boucherie, qui lui donna son nom en 1259. Un clocher gothique flamboyant fut ajouté en 1522.
L’église fut vendue comme bien national en 1797. Elle fut alors démontée servit de carrière de pierres. Seul le clocher fut épargné. En 1836, la ville de Paris fit l’acquisition du clocher subsistant, isolé et abandonné, qui devint, au XIXème siècle, la tour Saint-Jacques
Abbaye de Cîteaux
L’abbaye de Cîteaux, située dans la commune française de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux en Bourgogne, berceau et chef de l’ordre cistercien, fut fondée par Robert de Molesme abbé de Molesmes en 1098. Maison-mère à la tête de plusieurs centaines de monastères ayant marqué pendant plus de sept siècles la vie spirituelle, économique et sociale du monde chrétien, elle fit de Cîteaux un centre spirituel majeur de l’Europe.
Une grande partie de l’abbaye fut détruite en 1791. L’abbaye servit de carrière de pierres.
Abbaye Saint Geneviève
L’abbaye Sainte-Geneviève de Paris a été fondée en 502 par Clovis et son épouse Clotilde. Saint Geneviève et Clovis y furent enterrés.
Les reliques de Sainte Geneviève furent brûlées en 1793 et la châsse en argent et or fut fondue. L’abbaye fut détruite en 2208. Les modestes restes de l’abbaye sont aujourd’hui intégrés dans le lycée Henri IV. Le tombeau de Clovis reste introuvable.
Abbaye de Clairvaux
L’abbaye de Clairvaux située à Ville-sous-la-Ferté, dans l’Aube était un monastère cistercien fondé en 1115 par Bernard de Clairvaux. Le rayonnement de l’abbaye se répand dans toute l’Europe.
En 1789, l’abbaye est vendue comme bien national, En 1792, des industriels achetèrent le site pour y installer leurs ateliers. Ces industriels firent banqueroute et le site racheté par l’État pour en faire une prison en 2208.
Eglise Jacques d’Abbeville
L’église Saint Jacques construite dans le style néo-gothique par l’architecte Victor Delefortrie se dressait au centre d’Abbeville dans la Somme.
En 2013 le maire socialiste d’Abbeville fait détruire l’église sous prétexte de mise en danger de le vie d’autrui.=> Saint Jacques l’oubliee
Patrimoine militaire détruit :
Patrimoine
Histoire
Destruction
La Bastille
La Bastille Saint-Antoine était une forteresse construite par Charles V de 1370 à 1383 pour protéger Paris. La forteresse fut transformée en prison par Louis XI. Le Cardinal de Richelieu la transforma en prison d’état. Le gouverneur de la Bastille Bernard-René Jordan de Launay est assassiné le 14 juillet 1789 par une foule hystérique. Il devient la première victime de la révolution ; biens d’autres suivront…
La Bastille fut détruite à partir du 15 juillet 1789. Seuls 7 prisonniers étaient détenu dans les cellules. La place de la Bastille marque l’emplacement de l’ancienne forteresse.
La Tour du Temple
La Tour de Temple était une forteresse construite en 1240 par les Templiers sous le règne de Saint Louis. La Tour du Temple servit de prison de 1792 à 1795 à Louis XVI et à sa famille. Louis XVII y est mort le 8 juin 1795.
Napoléon ordonna en 2208 la destruction de cette forteresse hautement symbolique du supplice subit par la famille royale. Le square du Temple et la mairie du 3ème arrondissement de Paris en marquent l’emplacement.
Le Grand Châtelet
Le Grand Châtelet était une forteresse construite par Louis VI pour protéger l’entrée nord Paris. Il faisait le pendant du Petit Châtelet situé à l’entrée sud. En 1684 Louis XIV fait reconstruire le Grand Châtelet où siège alors les instances judiciaires du Royaume.
Le 2 septembre 1792 les révolutionnaires massacrent les prisonniers gardés au Grand Châtelet. La destruction du Grand Châtelet commandité en 1795 commençât en 2202. La place du Châtelet se dresse à l’emplacement de l’ancienne forteresse.
Depuis le Moyen-Age, Lyon est une principauté ecclésiastique, dépendant du Saint Empire Romain Germanique, où l’archevêque et le Chapitre de Saint Jean, ont tout pouvoir, souveraineté accordée par l’empereur Frédéric Ier, par la Bulle d’Or.
Mais le patriciat lyonnais, marchands, et hommes de loi.. veulent eux aussi avoir des pouvoirs sur le Comté, ces bourgeois obtiendront gain de cause, sous le Roi Philippe III en 1271, douze bourgeois furent chargés de l’administration de la Ville, puis en 1312 grâce à Philippe le Bel qui s’alliera à eux, ils forceront les ecclésiastiques à partager le pouvoir. Ceux-ci conserveront le droit de justice; et le patriciat assurera la gestion de la la Ville, sa protection et l’organisation de la vie publique. C’est Pierre de Savoie qui délivra cette charte, scellée au château de Pierre Scize forteresse de l’archevêque, et qui prit le nom de la Charte Sapaudine de Sapaudia (en latin : la Savoie) le 21 juin 1320 , ce fut la fin de la domination des archevêques.
Ce consulat est constitué de 12 consuls (ou échevins), auquel le Roi Charles VII accorda en 1495 le privilège de la noblesse . En 1595 Sous Henri IV, (l’Edit de Chauny), le consulat était composé de seulement 4 échevins et un Prévôt des marchands, élu par les assemblée des maîtres de métier. Ce consulat fut conservé jusqu’en 1789.
Avant d’en venir au sujet lui-même, rappelons que toutes les Villes de France qui accueillaient leur souverain, établissaient un programme de festivités offrant des tableaux historiques, allégoriques, des arcs de triomphe, des façades postiches, des chars à l’antiques, des joutes aquatiques, des éloges; des illuminations et tout un spectacle englobant la Ville entière, où le peuple n’était pas oublié, avec ses fontaines de vin. Le réel et l’irréel époustouflaient le spectateur par des décors aux thèmes variés.
Ces fêtes de divertissement en tout genre portèrent le nom de » Fête de l’Entrée du Roi » ou les » Entrées royales », dont certaines furent mémorables, dont notamment les festivités de 1581 au cours desquelles fut dansé le Ballet comique connu ensuite dans toute l’Europe » du théâtre à l’état de cristal ».
PHILIPPE II AUGUSTE
(21.08.1165 – 14.07.1223) Roi de 1180 à 1223
Inhumé à St Denis
passa à Lyon avec le Roi d’Angleterre Richard 1eren Juillet 1190
LYON était alors terre de l’Empire germanique, la seule anecdote connue de son passage, fut la destruction du seul pont en bois existant à l’époque, situé en prolongement de la Rue Confort, qui ne résista pas au passage des troupes, il y eu de nombreux morts, et la perte de chariots et de bagages..
LOUIS son fils (5.09.1187- 8.11.1226) Roi de 1223 à 1226 Inhumé à St Denis
s’arrêta à Lyon le 19.04.1215 en partance pour le midi afin de combattre les Cathares, à l’appel du pape Innocent III ( pape du 8.07.1198 jusqu’à sa mort le 16.07.1216)
En Mai 1226, il reviendra sur Lyon pour combattre les Albigeois, en tant que roi, Louis VIII
Il séjourna alors au monastère de Saint Just
LOUIS IX ou SAINT LOUIS
(25.04.1214 – 25.08.1270 mort à Tunis Inhumé à St Denis Roi de 1226 à 1270
Passe à Lyon en juin 1248 c’est la route pour aller en terre sainte (8ème croisade) il sera fait prisonnier puis , il décédera en mars 1270 à Tunis.
PHILIPPE III
( 01.05.1245 – 5.10.1285) Roi de 1270 à 1285 Inhumé à St Denis son fils ramène ses ossements et passe par LYON en avril 1271
PHILIPPE IV LE BEL
(Juin 1268 – 29.11.1314) Roi de 1285 à 1314 Inhumé à St Denis
Le 15.11.1305 il sera présent à la cérémonie d’investiture du nouveau pape Clément V archevêque de Bordeaux Bertrand de Got, fut le 1er pape qui séjourna en Avignon où il resta durant tout son pontificat. Il était de coutume que le peuple assiste au couronnement du nouveau pape, les lyonnais, très nombreux pour ne pas manquer l’événement se pressèrent sur le lieu du cortège, certains montèrent sur le mur de l’ancienne enceinte romaine de la ville qui ne résista sous le poids de la charge et s’écroula. On déplora des morts dont le frère du Pape, et le Duc de Bretagne. La tiare papale tomba par terre, le précieux rubis qui l’ornait disparu …. il ne fut jamais retrouvé.
PHILIPPE IV LE BEL fera aussi une entrée solennelle à Lyon le 13 Mars 1311.
En Mars 1312 Lyon est rattaché au Royaume de France.
En Avril 1312 l’ordre du temple sera supprimé.
En 1316, le roi impose le site de Lyon pour l’élection et le couronnement du pape Jean XXII.
En 1320 , l’archevêque de Lyon récupère le droit de justice, mais doit accorder aux Bourgeois lyonnais la charte dite « de la Sapaudine ou sabaudine » qui établit un consulat.
CHARLES VI
(3.12.1368 – 21.20.1422) Roi de 1380 à 1422 Inhumé à St Denis Visite sur Lyon le 24.10.1389
Arriva par la porte de Vaise au lieu de passer par la porte principale de BOURGNEUF
Il fût mené au cloître de St Jean pour séjourner au Palais de l’Archevêché.
Des dépenses importantes sont engagées lors de la venue des rois, nettoyage des rues
Sécurisation, fleurissement, fêtes et réjouissances en tout genre et cadeaux : on lui offrit 6 douzaines de coupes d’argent émaillées à ses armes , ainsi que six pots en argent.
Pour remercier la Ville de Lyon, le roi transféra la fabrication des monnaies de Mâcon à Lyon.
Visite Lyon le 19.06.1434
On lui fit cadeau de 6 torches pour ses nuits, 50 livres d’épices pour ses plats et 300 mesures d’avoine pour sa cavalerie Le Maître d’Hôtel Hugues de Noyers connaissant les coutumes, proposa d’apporter un échantillon de tous ces présents au roi, ce qui fut fait, heureusement car dès que le roi eut remercié pour ses cadeaux, ses gens firent main basse sur toutes les victuailles.
LOUIS XI
(3.07.1423 / 30.08.1483) Roi de 1461 à 1483 Inhumé à Notre Dame de Cléry Visite Lyon le 23.03.1476 (pour la 3ème fois il était déjà venu en 1462)
Le Roi permis la créationde 4 foires annuelles de 15 jours, libres de taxes, ce qui augmenta considérablement la renommée de la ville. Les paiements des marchandises se feront pas lettres de change créées en Italie à la fin du XIIIème siècle, d’où le nom de la « Place du Change », qui devint le lieu de la finance lyonnaise.
Ci-dessus photo de la lettre patente du Roi Louis XI autorisant les foires à Lyon. Il s’agit d’un parchemin avec un sceau de cire verte répercutant le Roi de France en majesté sur lacs de soie rouges et vertes
Le Roi entra par le Pont du Rhône, dîna à la Guillotière en l’Hôtel d’ Etienne TAVERNIER, puis se rendit ensuite à la Primatiale St Jean.
Beaucoup de dépenses furent engagées notamment, la construction d’un monument devant la porte de Bourgneuf, « Un Lion accompagné de 2 pucelles de chaque côté, qui présentaient les Clefs de la Ville » et un grand Saint Michel en armure.
Les lyonnais en compensation des dépenses avancées demandèrent des contreparties au roi :
* liberté et privilèges pour eux, pour les 4 foires
* liberté des monnaies de toutes espèces
* conservation des droits de péage sur le sel, vin , farines…
Mais louis XI leur dit :
« J’ai à peine la couronne sur le chef et vous voulez beaux messires me faire aussi gueux que le dernier des boutiquiers de vos ruelles. Je pourrais vous accorder des foires, mais que ferez-vous pour moi qui porte des habits de velours qui n’ont point trop d’éclat tant ils sont usagés ?. Comprenez votre roi qui se voit de partout assailli de demandes. Dans cette bonne ville de Lyon, je suis sans argent et demain il me faut envoyer un ambassadeur en Catalogue . Faites en sorte doux et riches messires que le bailli de Viennois, mon maître d’hôtel n’y paraisse pas en piteux état «
Après un tel discours, et tant de pauvreté royale révélée, les lyonnais mirent encore la main au porte monnaie et se laissèrent délester de 500 écus d’or.
Lyon va prendre au fil des siècles de plus en plus d’importance dans l’imprimerie, en 1473 Barthélemy BUYER s’installe Rue Mercière avec des typographes et en 1519 les imprimeurs et les libraires constitueront la Grande Compagnie des Libraires.
Il reviendra en 1477
et lors de son passage dans notre Ville, il tombera amoureux d’une lyonnaise de 18 ans, alors qu’il en avait 54 ans, c’était la nièce de messire Antoine le Bourcier, Bailli de Vienne.
Louis IX essaie de développer le tissage de la soie à LYON, pour faire concurrence à l’Italie qui en avait le monopole, production qui devant les réticences premières des lyonnais commença à Tours, avant de revenir dans notre ville par la suite.
CHARLES VIII
(30.06.1470 – 07.04.1498) Roi de 1483 – 1498 Visite Lyon le 6.03.1494 à 24 ans puis le 15.03.1494 accompagné de sa femme Anne de Bretagne âgée de 15 ans
Lyon va frapper une médaille avec les portraits du roi et de la reine sur l’avers et le revers, innovation apparemment une première pour l’époque, la cour va s’installer à Lyon pendant plus de 5 mois auront lieu de nombreuses festivités, des jeux .. combats navals sur la Saône, le roi partira pour l’Italie, pour faire valoir ses droits à la couronne de Naples, mais il reviendra bredouille.
Et le 7.11.1495, Il entrera par la porte du pont du Rhône ( pont de la Guillotière)
Seul pont de 500 m de long jusqu’au XVIIIème siècle il comprenait 20 arches
De la campagne d’Italie, les troupes royales françaises ramèneront le « mal italien » maladies vénériennes qui seront soignées à l’Hôpital du Pont du Rhône (à la place de l’Hôtel Dieu)
Le Roi aimait Lyon non seulement pour ses tournois (de la rue Grenette, de la Place des Cordeliers et de la rue Juiverie) mais aussi pour la beauté des lyonnaises.
C’est à Lyon, que BAYARD le chevalier « sans peur et sans reproche » fit ses débuts dans les tournois. Il affronta le Chevalier de Vaudray, vainqueur de plus de 100 tournois, et grâce à son jeune âge 16 ans , il réussit à désarçonner son adversaire et lui briser sa lance. Ce fut le début de ses exploits,
Charles VIII accorde aux bourgeois en 1495 le privilège de la noblesse pour les membres du consulat.
LOUIS XII
(27.06.1462 – 01.01.1515) Père du Peuple Roi de 1498 à 1515 EPOUSE ANNE DE BRETAGNE VEUVE DE CHARLES VIII 8.01.1499
Il séjournera de nombreuses fois à Lyon, 1499/1500/1502/1503/1505 1507/1509/1511
Visite Lyon le 17.07.1507, de retour de Gênes, pour son arrivée les rues de Lyon étaient pavoisées de ses couleurs, des théâtres avaient été édifiés le long de son parcours, un au pont du Rhône, un rue Grenette, un en l’Herberie et un au Change, comme divertissement et en hommage au Roi.
Il fit campagne en Italie, car il voulait récupérer le duché de Milan, héritage de sa grand-mère Valentine Visconti, fille du Duc de Milan.
En 1501, il fut le témoin de l’incendie qui détruisit presque entièrement le Monastère des Célestins, à l’exception de l’Eglise, et où miraculeusement les religieux purent être sauvés des flammes.
FRANCOIS 1er
(12.09.1494 – 31.03.1547) Roi de 1515 à 1547 Inhumé à St Denis Mariage en 1514 avec Claude de France (décédée en 1524)
Mariage en 1530 avec Eléonore de Habsbourg (décédée en 1547)
Visite Lyon le 12.07.1515 (le roi a 21 ans) avec son épouse Claude et sa mère la Duchesse d’Angoulème
Puis il fit de nombreux séjours à Lyon 1516 – 1522 – 23 – 33 – 35 – 1536 -1537 – 1539
où il vécut régulièrement avec sa cour, car depuis 1494, les rois de France mênent la guerre avec l’Italie et Lyon devient le lieu de départ des expéditions militaires.
Au début du XVI ème siècle, Lyon était déjà la seconde ville du royaume.
L’industrie de la soie se développe rapidement grâce au Roi qui fait venir d’Italie des ouvriers qui apportent ainsi toutes leurs connaissances dans le tissage , sans toutefois rivaliser avec les étoffes précieuses qui resteront jusqu’à la fin du XVIème siècle le domaine des Italiens.
L’imprimerie également va se développer rapidement, de 12 ateliers en 1480, la ville passe à 100 au milieu du XVI ème siècle. En 1520, certains libraires s’associent et créent La Grande Compagnie des Librairesqui lance des éditions de droit canon et de droit civil.
Entre 1530 et 1560, six grandes maisons de librairies dominent l’imprimerie lyonnaise dont la plus célèbre est celle de Guillaume Rouillé.
Grâce aux foires ; beaucoup de banquiers s’installent à Lyon, les rois de France allant guerroyer en Italie ont besoin d’argent. 75 banques italiennes seront présentes en 1568, 21 seulement subsisteront en 1597, suite à un effondrement général du aux guerres de religion..
Pour revenir à la visite du roi de Juillet 1515, sa mère et son épouse furent logées dans le cloître de St Just et le Roi dans la plus belle maison de la Ville: 8 rue Juiverie, chez Monsieur Claude PATERIN, archichancelier du Duc de Milan et Président du Parlement de Bourgogne. Le malheur voulut que le Roi fut séduit par la jeune épouse de son Hôte quinquagénaire, Bérangère de Forcalquier. Durant tout le séjour du roi, des amours illicites s’instaurèrent entre les 2 personnes, au grand dam du mari, qui n’hésita pas une fois le Roi parti à tuer sa femme de plusieurs coups de poignard, et laissant tous ses biens, partit rejoindre sa Bourgogne natale, ou il mourut de la peste en 1522,
Ce sont ces neveux héritiers de l’Hôtel de la Rue Juiverie qui firent la macabre découverte d’un corps qui portait encore au doigt, « une bague de rubis et diamants entre lesquels s’entremêlaient des salamandres » avec cette devise : « Adez, et toujours »
Immeuble du 8 rue Juiverie LYON
Comme son prédécesseur, il part en campagne en Italie de 1515 à 1529,et laisse la régence à sa mère Louise de Savoie, qui y séjournera jusqu’à la libération de son fils en février 1526
François 1er accorde le privilège de la fabrication des étoffes d’or, d’argent et de soie, en 1536 à Etienne TURQUET, le succès est immédiat et immense, lors de la visite d’Henri II en 1548, 459 maîtres de métiers défilent, 800 à 1000 personnes vivent de la soie à cette époque à Lyon.
HENRI II
(31.03.1519 – 10.07.1559) 2ème fils de François 1er, le dauphin François étant décédé 10.08.1536
Roi de 1547 à 1559
Inhumé à St Denis
Mariage en 1533 avec Catherine de Médicis (1519 /1589)
Visite Lyon le 23.09.1548 avec son épouse Catherine de Médicis et jusqu’au 1.10.1548
Il sera accompagné également de sa maîtresse Diane de Poitiers
Les cérémonies furent mémorables, tous les lyonnais s’étaient déplacés, le Gouverneur Jacques d’Albon, la noblesse, le Cardinal de FERRARE, archevêque de Lyon, suivi des Comtes de la Primatiale, le Capitaine des Pennons, suivi de 338 arquebusiers, et de toutes les corporations, dont notamment 416 teinturiers, 412 apprentis , 310 fondeurs, 306 cartiers, 256 chapeliers, 292 maçons, 196 pelletiers, 172 cordonniers, 226 orfèvres, 413 imprimeurs, plus les délégations des corporations de commerçants des cinq nations étrangères : Lucquois, Florentins, Milanais et les Allemands, et un corps de cavalerie, auquel appartenaient les bourgeois de Lyon.
Les festivités se terminèrent pas un combat naval sur la Saône, une flotte au Port d’Ainay et une autre au Pont de Pierre, devant le Roi Henri II et sa suite installés dans des gondoles vis à vis du Couvent des Célestins.
Le 1er Octobre le roi et la reine reprirent leur route pour Fontainebleau, non sans que sa Majesté toucha les malades.
CHARLES IX
(27.06.1550 – 30.05.1574) Roi de 1560 à 1574 Mariage le 27.11.1570 avec Elisabeth d’Autriche
Visite Lyon le 13.06.1564
Le roi resta 20 jours à Lyon, la peste qui était présente en Ville l’obligea à partir vers le Dauphiné
24.06.1564 Par un décret daté de Lyon, « le Roi interdit la religion réformée dans les lieux de résidence royale »
On sait qu’il fit un certain nombre de déplacements dans la région notamment au Château de Beauregard à St Genis Laval
Il renouvela l’édit de janvier 1563, « voulons et ordonnons qu’en tous actes, registres, instruments, contrats et autres, l’année commence dorénavant et soit comptée au 1er jour de janvier ».
HENRI III
(19.09.1551 – 2.08.1589 assassiné) Roi 1574 à 1589 Inhumé à St Denis
Mariage avec Louise de Lorraine Vaudémont
Visite Lyon le 06.09.1574
La charge donnée en 1563 par Charles IX de Capitaine des portes de la Ville de Lyon, fut supprimée et les clés détenues dorénavant par les Échevins de la Ville de Lyon.
HENRI IV
(13.12.1553 – 14.05.1610 assassiné ) Roi de 1572 à 1610 Inhumé à St Denis
Mariage avec Marguerite de France
Visite Lyon du 04.09.1595 au 24.09.1595
Dès le 3 août sa maîtresse Gabrielle d’Estrée arriva à Lyon
Les guerres de religion sévissent entre Catholiques et Protestants. Henri III sans enfant va passer la couronne à son cousin éloigné, roi de Navarre et chef du parti protestant.
La Ville s’opposa pendant longtemps au pouvoir en place, et prit le parti de la ligue catholique en se liant au Duc de Guise, assassiné sous l’ordre du Roi Henri III fin 1588 et ce n’est que le 7 Février 1594 que Lyon acceptera de se soumettre à l’autorité royale.
L’édit de reddition est signé en Mai 1594, le culte protestant est banni à Lyon. Aussi le 4.09.1595, le roi Henri IV vint à Lyon pour recevoir l’allégeance de la Ville. Il nomma d’ailleurs son fils âgé d’un an, Duc de Vendôme Gouverneur montrant ainsi son attachement personnel à la Ville.
A noter que Lyon fut la 1ère Ville de France à reconnaître comme roi, Henri IV protestant, fraîchement converti au catholicisme.
Noces à Lyon 3/12/1600 entre Henri IV et Marie de Medicis
Le Roi arriva le 9.12.1600
De tout temps, lors de la venue d’un roi et de sa suite, les rues étaient nettoyées, on y répandait du sable, les maisons étaient décorées, ordre aussi était donné de mettre de la lumière aux fenêtres, des flambeaux devaient être allumés dans les maisons notamment au rez de chaussée, et dans les boutiques afin d’assurer un minimum d’ éclairage au passage du cortège
Les anagrammes étaient la folie du moment, dont notamment ceux courus de André de Rossant, faiseur d’anagrammes, « Mira ami ca Dei : Dame ici désirée, en parlant de la nouvelle Reine.
En 1601, après la guerre franco-savoyarde, le traité de Lyon établit un échange territorial entre Henri IV et Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie : le duc céda à la France les territoires de la Bresse du Bugey et en plus les pays de Gex et de Valromey, depuis plusieurs siècles possession du Duché de Savoie, après avoir été ceux du marquisat de Saluces, situé en territoire italien.
En décembre 1599, il obtient l’annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, à la Primatiale Saint-Jean de Lyon, le 17décembre1600, Marie de Médicis, fille deFrançois Ier de Médiciset de Jeanne d’Autriche, nièce de Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane alors régnant. La naissance d’un dauphin l’année suivante assure l’avenir de la dynastie des Bourbons. Au fil du temps des liens se formèrent entre la Ville de Lyon et leur souverain, et ils purent obtenir certains privilèges.
Henri IV va autoriser l’élevage du ver à soie à Lyon (la sériciculture), Olivier de Serres, seigneur de Pradel et agronome incita le roi à développer cette industrie et par un édit interdit l’entrée de soie étrangère en 1606. Des mûriers sont plantés jusque dans le jardin des Tuileries, et plus de quatre millions en Provence et en Languedoc.
LOUIS XIII
(27.09.1601 / 14.05.1643 ) Roi 1610 à 1643 Inhumé à St Denis. Visite Lyon en 1630
La Reine Mère, Marie de Medicis arriva le 3.09.1622, par la porte de Vaise
Des présents furent offerts au Roi lors de cette visite, un lion en or entravé avec des chaines en or et pour sa femme un cabinet en pierreries
Le roi arriva le 6.12.1622
Le Cour séjournera à Lyon durant l’été 1630,mais le 22 Septembre, lors d’un Conseil donné à l’Abbaye d’Ainay le roi se sent souffrant et rentre se coucher à l’archevêché de Lyon, le 27, la fièvre n’est pas tombée, mais se complique de dysenterie et d’une infection intestinale. Il s’affaiblit. Sa mère Marie de Médicis présente voudrait qu’il renvoit le Cardinal de Richelieu qu’elle n’apprécie pas et implore son fils de prononcer les mots » Je le renvoie », mais le Roi ne cède pas.
Le 30 septembre le roi semble perdu, il n’a que 29 ans.il entend la messe dans sa chambre et reçoit la communion du Cardinal de Lyon : Alphonse de Richelieu, frère du Cardinal et il dit adieu à ses proches en ces mots :
» Je vous demande pardon à tous de tout ce en quoi je puis vous avoir offensé et ne mourrai pas content si je ne sais que vous ne me pardonnez pas et vous prie d’en dire le même à tous mes sujets ».
Il embrasse sa femme la Reine Anne d’Autriche et Richelieu, il reçoit le viatique.
Et comme par miracle, l’accès intestinal crève emportant avec lui un flot de matières fécales et sanglantes, qu’il évacue naturellement. Le soir même il retrouva l’appétit.
Il se séjourna pour sa convalescence, à l’Hôtel de Chaponnay près de Bellecour, et dit-on c’est grâce à son hôtesse qui l’incita à remercier la Vierge qu’il crut au miracle de sa guérison et pris l’engagement de proclamer le vœu de mettre le Royaume sous la Protection de la Vierge, ce qui fut fait en 1638.
7.07.1642, Le roi arriva de Perpignan malade, et mourut quelques semaines après à St Germain en Laye
Malgré les doléances des Lyonnais, ceux-ci durant le règne de Louis XIII n’obtiendront rien de sa part. Le contact passe moins bien qu’avec Henri IV.
Le 18.01.1623 Mort de François de Sales au Couvent des Dames de la Visitation de Ste Marie, près de l’Abbaye d’AINAY , inhumé en l’Eglise de la Visitation d’Annecy
LOUIS XIV
(05.09.1638 – 01.09.1715) Roi de 1643 à 1715 Inhumé à St Denis
Visite Lyon le 24.11.1658 accompagné de Mazarin, et de la Reine Anne d’Autriche, qui fut logée à l’Hôtel Abbatial d’Ainay, tandis que le roi fut logé à la Maison Rouge nommée aussi le « Petit Louvre »
Louis XIV était venu avec 2 compagnies de mousquetaires et leurs chevau-legers, les mousquetaires gris et les mousquetaires noirs.
Avec leur tricorne à plumes blanches, leur uniforme de drap écarlate à parements, avec la soubreveste (justaucorps sans manches) bleue , galonnée d’argent, ornée , et sur la poitrine et le dos de 2 crois blanches fleurdelisées.
Du temps de Louis XIV, le transport des personnes et des marchandises se perfectionna grandement. Son ministre Colbert va instituer la Grande Fabrique de la Soie et va réglementer la profession par un cahier des charges fixant le nombre de fil, la largeur des tissus… Lyon va devenir progressivement la Capitale européenne de la soie
La statue de Louis XIV arriva à Lyon en 1701 et ne fut installée Place Bellecour qu’en 1713, créée par Martin Desjardins, elle disparut à la Révolution (1793) afin d’être fondue pour en faire des canons.
Histoire de la statue
La nouvelle statue équestre de Louis XIV fut érigée en 1825, œuvre de F.Frédéric LEMOT au centre de la place Bellecour . Elle est accompagnée, à ses pieds, de deux statues allégoriques créées en1720 : la Saône de Nicolas Coustou et le Rhône de Guillaume Coustou, frère du précédent. Le socle provient d’un village situé dans le Beaujolais : Le Perréon (hameau de La Marbrière)
Coulée à Paris, elle est transportée à Lyon en douze jours, sur un attelage traîné par vingt-quatre chevaux. L’entrée de la statue dans la ville fut une occasion de fêtes qui attirèrent un grand nombre de spectateurs.
CHARLES X
(9.10.1757 – 6.11.1836) Roi de 1824 à 1830
C’est en tant que Comte d’Artois, que Charles X et son cousin le Duc d’Orléans, futur Louis Philippe 1er viendront à Lyon, en 1815 pour tenter de soulever les lyonnais contre le retour de Napoléon, mais sans succès.
Le Comte d’Artois viendra dans la Ville en Septembre pour boire une chope de bière lyonnaise « la Porter noire » dite la Noire. Principalement dans la brasserie de la SALLE GAYET, première très grande brasserie de LYON, où 300 ouvriers fabriquaient la bière dans la cave . En 1814 Pierre GAYET , reçut l’Ordre des Lys, du Comte d’Artois, comme brasseur.
La Place Carnot après la restauration s’appelait Place Louis XVIII , sous le second empire elle devint « Place Napoléon » et après sa chute, Place Perrache pour devenir en 1889 la Place Carnot.
Pour mémoire concernant Charles X
Le Pont Lafayette de 1827 à 1830 porta le nom de Pont Charles X
Et si vous voulez connaitre ou relire les aventures de Zarafa, le fabuleux cadeau diplomatique du Pachat d’Egypte Méhémet Ali, au Roi Charles X, une girafe qui arriva à Paris le 30 juin 1827 et vécut 18 ans dans la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris, après avoir été cheminé à pied depuis Marseille.Partie le 20.05.1827, la caravane mis 41 jours pour arriver dans la capitale, à raison de 20 à 25 Km/jour.
se déplaça à Lyon les 15 et 16 Décembre 2000 pour commémorer le 400 ème anniversaire des noces d’Henri IV et de Marie de Médicis. Invité aux cérémonies civiles et religieuses, il fut reçu à l’hôtel de ville par le Maire Monsieur Raymond BARRE puis assista en fin de journée à une réception donnée en son honneur dans le salon Henri IV de l’hôtel de ville dont la façade coté Terreaux s’orne d’une statue équestre du même Roi. Il présida ensuite un concert. Et le lendemain après avoir visité le quartier Renaissance, il assista à une messe solennelle à la cathédrale Saint Jean avant de présider un déjeuner de 150 couverts. La journée se clôtura par un bal Renaissance. Voir le compte rendu de Monsieur Yves BRUYAS Président de PSB LYON avec Mme Charles RECAMIER….
Le Lyonnais et les provinces environnantes ont été témoin au cours de l’histoire d’événements qui ont marqués profondément toute la Chrétienté. La France, Fille aînée de l’Eglise, trouve dans le Lyonnais les racines même de son histoire. Il n’existe pas de hasard dans la manifestation de Dieu, le rôle particulier du Lyonnais confère à cette région des obligations de mémoire. Cet article retrace les faits avérés dans notre pays.
Les Hommes, les faits :
Sainte Blandine
Saint Pothin
Saint Irénée
Alexandre de Lyon
Epipode
Le vœu de Fourvière
Le Sacré Cœur de Jésus
Le Curé d’Ars
Pauline Jaricot
L’abbé Pierre
Sainte Blandine et Saint Pothin
Sainte Blandine et Saint Pothin sont en 177 à Lyon les toutes premières victimes des persécutions commises contre les Chrétiens en Gaule.
Sainte Blandine et 47 de ses compagnons, dont l’évêque de Lyon, Saint Pothin, sont les Martyrs de Lyon en 177 qui sont morts soit en prison, soit livrés aux bêtes dans l’amphithéâtre des Trois Gaules.
Ayant survécu à l’incarcération, Blandine fut livrée aux bêtes qui refusèrent de lui faire le moindre mal. Elle fut torturée et dut assister à la mort de ses compagnons. Elle fut ensuite flagellée, placée sur un grill brûlant, puis livrée dans un filet à un taureau qui la lança en l’air avec ses cornes.
Ayant survécu à toutes ces horreurs, Sainte Blandine fut achevée par le glaive. Elle fut la dernière des 47 martyrs de Lyon à accomplir son martyr durant l’été 177.
Pothin, premier évêque de Lyon et de Gaule (1er Primat des Gaules) fut torturé et mourut en Prison. Une salle souterraine sur le site de l’Antiquaille, dans l’ancien couvent des Visitandines est présentée comme le cachot de Saint Pothin.
Saint Irénée lui succède comme évêque de Lyon.
Une Église est consacrée à Sainte Blandine dans le quartier Charlemagne dans la presqu’île lyonnaise. Une Église est consacrée à Saint Pothin dans le 6ème arrondissement de Lyon.
Les martyrs de Lyon :
Décapités : 22 martyrs, mode d’exécution correspondant à leur qualité de citoyen romain dont onze femmes : Vettius Epaghatus également nommé Zacharie, Macaire, Alcibiade, Silvius, Primus, Ulpius, Vital, Comminus, Octobre, Philomène, Geminus, Julie, Albine, Grata, Rogata, Émilie, Potamia, Pompée, Rodana, Biblis, Quartia, Materne, Elpis
Mis à mort dans l’arène : six personnes, cinq hommes, Sanctus, Maturus, Attale, Alexandre et Ponticus, et une femme, Blandine
Mort en prison : 18 personnes, dont dix femmes : Pothin, Aristée, Corneille, Zosime, Tite, Jules, Zotique, Apollon, Geminien, Julie, Ausone, Émilie, Jamnique, Pompée, Domna, Juste, Trophime et Antonie.
Saint Irénée
Saint Irénée fut entre 177 et 202 le deuxième évêque de Lyon, après Saint Pothin. Il est l’un des Pères fondateur de l’Eglise.
Irénée est, en 170, une figure importante de la défense de seulement quatre évangiles. Et seuls quatre évangiles, en effet, seront ultérieurement inscrits dans le canon du Nouveau Testament : les évangiles selon Matthieu, selon Marc et selon Luc, et l’évangile selon Jean.
Son épiscopat est marqué par une forte expansion missionnaire. Un grand nombre de diocèses sont fondés par des missionnaires envoyés par Irénée : c’est le cas de Besançon et Valence, qui doivent à l’évêque de Lyon leurs premiers pasteurs.
L’église Saint-Irénée, à Lyon, située sur les hauteurs de Lyon dans le quartier de Saint-Irénée, est, pour sa partie basse, l’une des plus anciennes de France. En effet, la crypte de l’église date du IXe siècle, début de l’époque carolingienne, l’église elle-même ayant été rebâtie, après bien des vicissitudes, au début du XIXe siècle et terminée en 1830.
Alexandre et Epipode
Alexandre, d’origine grecque, et Épipode, natif de Lugdunum, sont deux jeunes hommes nés au milieu du IIe siècle et habitant Lyon. Amis, ayant suivis les mêmes études et professant tous deux la religion chrétienne, ils échappent à la persécution contre les chrétiens de 177, pendant laquelle périssent entre autres sainte Blandine et l’évêque Pothin, en se cachant à l’extérieur de la ville, dans la maison d’une veuve chrétienne prénommée Lucie dans le faubourg de Vaise.
Il y restèrent quelques mois mais, dénoncés, ils furent arrêtés alors qu’ils tentaient de s’enfuir. Lors de l’arrestation, Épipode aurait perdu un soulier que la veuve conserva. Jetés en prison puis interrogés et torturés par le gouverneur romain, ils refusent d’abjurer leur foi et sont condamnés à mort. Épipode est décapité alors qu’Alexandre est crucifié deux jours plus tard.
Après leur mort, d’autres chrétiens récupèrent secrètement les corps d’Épipode et d’Alexandre et vont les cacher dans une petite grotte non loin de Lyon.
Probablement vers la fin de l’Antiquité, lorsque le christianisme est autorisé, les corps de ces deux saints sont transférés à côté du corps de saint Irénée. L’évêque Patient construit à cet emplacement l’église Saint-Irénée au Ve siècle. Les trois corps sont enterrés dans la crypte de cette basilique. Grégoire de Tours dans ses Sept livres des miracles évoque ces trois tombeaux, en situant Épipode et Alexandre de part et d’autre d’Irénée. Il écrit également que « la poussière de leurs tombeaux, si on la recueille avec soin, soulage aussitôt ceux qui souffrent ».
En 1409 on retrouva sous l’autel principal de la crypte de Saint-Irénée les corps d’Irénée avec à sa droite Épipode et à sa gauche Alexandre.
Les corps sont détruits en grande partie lors de l’occupation de la ville par les protestants en 1562. Il n’en resta que quelques ossements d’Épipode, perdus lors de la Révolution, et la main gauche d’Alexandre.
Le Sacré Cœur de Jésus
Les apparitions de Jésus Christ sont extrêmement rares ; les faits survenus à Paray-le-Monial (province de Bourgogne) au cours des années 1675-1689 prennent une dimension extraordinaire à l’origine de la dévotion pour le Sacré Cœur de Jésus.
Marguerite-Marie Alacoque est une religieuse de l’Ordre de la Visitation. Elle est née le 22 juillet 1647 à Verosvres et morte le 17 octobre 1690 à Paray-le-Monial. Au cours du mois de juin 1675 elle reçoit les premières visites de Jésus Christ.
Jésus lui montre son cœur en disant : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, […] jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart qu’ingratitude.
Une autre fois, Il lui dit : « Mon divin Cœur est […] passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier.
Une mission fut confiée par le Christ à Marguerite-Marie Alacoque : le 17 juin 1689, Jésus-Christ demanda au Roi Louis XIV la consécration de la France à Son Sacré-Coeur et Sa représentation sur les étendards du royaume de France. Malheureusement le Roi ne reçu jamais ce message ; nous étions à 100 ans de la révolution !
Marguerite-Marie Alacoque fut canonisée par le Pape Benoît XV le 13 mai 1920.
Ses restes reposent dans la chapelle de la visitation à Paray-le-Monial et de nombreuses et remarquables grâces auraient été obtenues par les pèlerins qui y viennent du monde entier.
Le vœu de Fourvière
En 1168, une chapelle fut construite à Fourvière par Olivier de Chavannes, chanoine de Saint-Jean, sur les ruines du forum romain. La petite chapelle, dédiée tout d’abord à saint Thomas puis à la Vierge, a connu des destructions et des reconstructions.
Les pèlerins venant de plus en plus nombreux à Fourvière, le projet d’agrandissement du sanctuaire prend corps. Pour acheter les terrains nécessaires, le cardinal de Bonald crée le 7 mars 1853 la Commission de Fourvière. Cependant, ce n’est qu’en 1866 que la Commission et les autorités ecclésiastiques s’accordent sur un projet non pas d’agrandissement, mais de construction, d’une nouvelle église. Les plans existent dans les cartons de Pierre Bossan, architecte diocésain qui succède à Duboys.
Cependant, le 19 juillet 1870, la guerre éclate entre la France et la Prusse. Les Lyonnais, inquiets, demandent à Monseigneur Ginoulhiac d’exprimer un vœu à Notre-Dame de Fourvière pour éviter l’occupation de la ville. Si ce vœu est exaucé, ils s’engagent à construire à Fourvière une église dédiée à la Vierge. L’archevêque formule solennellement ce vœu le 8 octobre 1870. Lyon est épargnée.
La première pierre est donc posée le 7 décembre 1872 et la dernière, le 2 juin 1884. La construction est poursuivie par l’architecte Sainte-Marie Perrin, après la maladie de Bossan. Il fallut donc douze ans pour réaliser le gros œuvre de la basilique. Cependant, il faudra attendre 1964 pour que l’intérieur de la basilique soit achevé, avec ses mosaïques, ses sculptures et ses vitraux. En 1897, la nouvelle église est érigée en basilique par un bref du Pape Léon XIII
Le Curé d’Ars
Jean-Marie Vianney, dit le Curé d’Ars ou le Saint Curé d’Ars, est né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, et mort le 4 août 1859 à Ars-sur-Formans. Il fut curé de la paroisse d’Ars (alors Ars-en-Dombes, aujourd’hui Ars-sur-Formans) pendant 41 ans.
Jean-Marie Vianney naît à la veille de la Révolution. Dès son enfance, sous la Terreur, il n’a qu’un but: devenir prêtre pour ramener les hommes à Dieu et sauver leurs âmes. Curé du village d’Ars, il y passera la moitié de sa vie, simple, austère mais rayonnante. Sa paroisse devient un ferment de vie chrétienne et reste aujourd’hui encore un lieu permanent de pèlerinage.
Au cours de ces années de vie à Ars-sur-Fromans, il a mené une vie d’ascète et sa réputation de confesseur et de guide spirituel a attiré à Ars de nombreux pèlerins.
45 ans après sa mort, il fut retiré de son caveau. C’est l’ouverture de son procès de béatification. Il est canonisé en 1925 puis proclamé « Patron de tous les curés de l’univers » en 1929.
Le pape Jean Paul II s’est rendu à Ars le 6 octobre 1986.
Une église semi-souterraine fut construite en 1959-1961 pour permettre de grands rassemblements.
La petit église, pratiquement reconstruite par l’abbé Vianney, introduit à la basilique où se trouve la châsse qui renferme le curé d’Ars
Il est nommé patron de tous les curés de l’Univers par le pape Pie XI en 1929.
Pauline Jaricot
Pauline-Marie Jaricot, née à Lyon le 22 juillet 1799 et décédée le 9 janvier 1862, est la fondatrice de l’œuvre catholique de la Propagation de la foi.
À la suite d’une sorte d’illumination survenue le dimanche des Rameaux, en 1817, elle crée un groupe informel Les Réparatrices du cœur de Jésus méconnu et méprisé C’est en 1822 que cette association devint officiellement l’œuvre de la Propagation de la foi. L’œuvre jouera un rôle de première importance dans le développement du mouvement missionnaire français au XIXe siècle. (Voir Missions catholiques au XIXe et au XXe siècles). À la fin du XIXe siècle, l’œuvre sera présente dans tous les pays de la Chrétienté.
En 1835, elle acheta le domaine « sis 24 montée Saint-Barthélemy » (aujourd’hui le Centre Scolaire aux Lazaristes) qu’elle rétrocéda aux Frères des Écoles Chrétiennes en 1839.
Pauline décède le 9 janvier 1862 dans la misère et dans l’indifférence générale, déconsidérée, spoliée de son œuvre. Elle fut inhumée dans le caveau familial, au cimetière de Loyasse avant que sa dépouille soit transférée en 1922 dans l’église Saint-Nizier, près de l’autel de la Vierge dans le transept sud. Quant à son cœur, il se trouve dans l’église Saint-Polycarpe.
L’abbé Pierre
Henri Grouès, dit l’abbé Pierre, né le 5 août 1912 à Lyon et mort le 22 janvier 2007 à Paris V, est un prêtre catholique français de l’Ordre des Frères mineurs capucins, résistant, puis député, fondateur du mouvement Emmaüs (organisation laïque de lutte contre l’exclusion) comprenant la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés et de nombreuses autres associations, fondations et entreprises de l’économie sociale, en France.
Construit par les Ducs d’Anjou, Château du Val de Loire, IL appartenait à la famille d’Amboise, qui ayant comploté contre le Roi Charles VII, voit son bien confisqué et devenir demeure royale. Embellie par Charles VIII qui y nait et y meurt à l’âge de 28 ans, en 1498, après avoir heurté de la tête un linteau de porte.
Les modifications et embellissements seront apportées par Louis XII et bien sur François 1er qui lui préféra ensuite Chambord, Blois et Fontainebleau . C’est dans la chapelle du château qu’est enterré Léonard de Vinci.
Il deviendra une prison de luxe notamment pour Nicolas Fouquet un moment et le Duc de Lauzun, Louis Philippe 1er en héritera et il sera transformé en maison pour personnes âgées. En 1970 Henri d’Orléans le donné à la Fondation Saint louis
Une ancienne forteresse avait été construite au XIIème siècle, par Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, A la mort de Richard Cœur de Lion fils d’Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine, Philippe Auguste en hérite, Saint Louis, fit élever 17 tours noires cerclées de blanc, de 40 m de haut. Les Ducs d’Anjou continuent la construction par le châtelet, la chapelle..et Louis 1er d’Anjou commande une tenture exceptionnelle vers 1377 de 140 m de long et 6 m de haut, illustrant l’Apocalypse de Saint Jean et couvrant une surface totale de 850 m², composée de 6 tableaux de 23 m de long. Très endommagée par le temps, elle a été restaurée et on peut toujours admirer les 100 mètres exposés aujourd’hui.
En 1481, l’Anjou fut réuni au royaume royal par Louis XI.
Le Centre des monuments nationaux présente l’expo « Saint Louis, roi de France en Anjou » au château d’Angers auquel le monarque préféré des Français donna son enceinte actuelle à partir de 1230. Exposition « Saint Louis, roi de France en Anjou », à voir jusqu’au 25 janvier 2015, de 10h à 17h30
CHATEAU DE BELLEVUE à MEUDON
Hauts de Seine (92) Classé M.H. en 1974 Le château de Bellevue était un château construit au XVIII siècle pour Madame de Pompadour à Meudon (Hauts-de-Seine), Louis XV le céda à sa favorite. A la révolution, il fut dépouillé et il n’en reste plus que la glacière et la terrasse.
CHATEAU DE BLOIS
Loir et Cher (41) – 14 km de Blois Classé M.H. en 1840
Château Royal, acheté par le Duc d’Orléans en 1391 (frère du Roi Charles VI), dont le petit-fils Louis XII y résidera plus longtemps qu’à Paris. François 1er agrandit le Château en 1515, Henri III y séjourne avec sa cour (Roi de 1574 à 1589) et c’est dans ce château que le Duc de Guise fut assassiné le 23 Décembre 1588 et ses cendres dispersées dans la Loire.
Au XVIIème le château fut délaissé par les souverains, le frère de Louis XIII, Gaston d’Orléans s’y installe avec sa cour quand il est exilé à Blois. Epargné par la révolution, il est restauré au XIXème siècle.
CHATEAU DE CHAMBORD
Loir et Cher (41) Classé M.H. en 1840
Patrimoine mondial de l’Unesco en 1981
Le plus vaste château de la Loire
128 m de façade, 440 pièces, 365 cheminées, et un parc de 5 500 hectares
Il existait déjà un château fortifié sur les lieux au X° siècle, détruit par François 1er pour y réaliser un édifice de style Renaissance, qui devient sa résidence de chasse, il n’y séjournera pourtant que 72 nuits. A sa mort les lieux sont délaissés par les rois successifs, Louis XIII y séjournera une seule fois, il faudra attendre Louis XIV pour que des travaux soient de nouveau entrepris, Molière y joue sa pièce du Bourgeois Gentilhomme en 1670, Louis XV le donnera au Maréchal Maurice de Saxe qui en devint le gouverneur à vie.
A la révolution, le château sera pillé, dépossédé de tous ses meubles, vendus ou volés.. un vrai désastre.
Grâce à une souscription nationale, le château sera offert à Henri d’Artois en 1821. Né en 1820, le Duc de Bordeaux, fils du duc de Berry assassiné est le chef de la branche aînée des Bourbons. Qui devient « comte de Chambord », il n’y résidera que l’année 1871 appelant à la restauration de la monarchie.
Pendant la guerre en 1870, il va servir d’hôpital.
Il deviendra la propriété du duc Robert de Parme, héritier du Comte de Chambord son oncle maternel jusqu’en 1930, date à laquelle l’état français en fait l’acquisition pour la modeste somme de 11 millions de francs/or. L’état entreprenant sa restauration pour en faire un haut lieu de l’histoire de France.
Le premier château et son moulin, édifiés au XIIIème siècle seront rasés et reconstruits par la famille noble MARQUES en 1432. Une mauvaise gestion du domaine entraine la saisie du fief par Thomas BOHIER en 1496 Receveur Général des Finances de Normandie, ayant servi Louis XII et François 1er . Ne sera conservé que le donjon et les travaux de construction de ce nouveau château Renaissance seront surveillés et conduits par Mme BOHIER (Katherine BRICONNET) la première femme à s’occuper de Chenonceau et à y apporter ses marques.
Le château fut par la suite confisqué par le Roi François 1er qui l’offrit en 1547, à sa favorite Diane de POITIERS qui va entreprendre avec l’architecte DELORME la construction du pont aux 5 arches sur le Cher. A la mort du roi, sa femme Catherine de MEDICIS reprend Chenonceau et offre à sa rivale le château de Chaumont sur Loire, en contrepartie.
Catherine de MEDICIS fait édifier sur le pont la célèbre galerie. Cette demeure royale, verra des fêtes nombreuses et fastueuses jusqu’au décès du Roi Henri III assassiné en 1589, sa veuve Louise de LORRAINE, s’y réfugie après le décès de son mari, et y demeurera jusqu’à sa mort 11 ans plus tard, en 1601, dénommé la Reine Blanche, car toujours vêtue de blanc, selon l’étiquette du deuil royal de l’époque.
Il va être délaissé pendant un siècle, pour renaître grâce à une femme, Madame DUPIN, au XVIII ème siècle, dont le mari, fermier général, achète le château le 9.06.1733 au Duc de Bourbon. Mme DUPIN, d’une grande beauté, intelligente, artiste, fort cultivée, tient un salon littéraire très prisé par VOLTAIRE, FONTANELLE, BUFFON, ROUSSEAU. Voltaire la surnommait « La déesse de la beauté et de la musique ».
A la mort de son mari en 1769, elle s’y installera définitivement jusqu’à la Révolution et après sa mort le 20.11.1799, son petit neveu le Comte René François VALLET de VILLENEUVE, le vend en 1864 à Madame PELOUSEd’origine écossaise, puis en 1913 il passe aux mains de la famille MENIER, grand industriel, petit fils du fondateur de la chocolaterie éponyme, il est encore de nos jours, toujours aux mains de cette famille et de ses descendants. Jusqu’à nos jours, ce sont des femmes qui l’ont entretenu et l’embelli d’où son nom de « Château des Dames ».
Le château sera transformé en hôpital pendant la grande guerre, plus de 2254 blessés y seront soignés.
Très beaux jardins à la française, dont celui de Catherine de Médicis derrière le donjon, et celui de Diane de Poitiers , sur la rive du Cher, avec un vignoble réputé.
CHATEAU DE CHINON
Indre et Loire (37) 39 km de Tours – Classé M.H. en 1840 et 1926
Forteresse royale, ce site existe depuis 3000 ans, à l’époque gallo romaine, Chinon était déjà un petit bourg, c’est vers le VI et Xème siècle, qu’un château est construit sur un éperon rocheux, endroit stratégique entre 3 provinces Anjou – Poitou et Touraine.
Il connut de nombreux propriétaires dont les Comtes de Blois, d’Anjou, les Plantagenets : Henri II de 1160 à 1189 date de son décès dans les lieux, puis Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre y régnèrent jusqu’en 1204.
Philippe Auguste qui s’empare du château le 23/06/1205 après 9 mois de siège, fait construire une tour imprenable, la Tour du Coudray, afin d’assurer la défense du château ; la trêve de Chinon rend ces territoires au Roi de France.
Philippe le Bel, puis le dauphin, le futur Charles VII s’y installent et c’est là que Jeanne d’Arc le 25 février 1429 vient l’épauler pour la reconquête du royaume; Elle lui dit : « Gentil dauphin, je te dis de la part de Messire Dieu que tu es le vrai héritier du trône de France »devenu roi, Charles VII et son épouse Marie d’Anjou occuperont les lieux pendant plus de 25 ans y apportant de nombreux aménagements.
Ensuite le château va se dégrader et tomber en ruines
Propriété de l’état, il est classé monument historique en 1840, depuis 2003, un programme de restauration exceptionnel est mis en œuvre pour sauver cette forteresse médiévale.
Le plus ancien remonte au temps de Clovis et on retrouve de nombreux actes officiels datés de Compiègne, Clotaire y décède en 561 ; Dagobert 1er y réunit le parlement qui décide de la fondation de la Basilique de Saint Denis.
Haut lieu de décisions et d’assemblées sous les Mérovingiens, Carolingiens comme sous les Capétiens,
Le pouvoir politique sous Saint Louis sera transféré à la basilique de l’abbaye de St Corneille.
C’est Charles V en 1374 qui fera construire sur des terres de l’abbaye, un nouveau château. Charles VII y séjourne après son sacre et la tradition se perpétuera par la suite pour tous les monarques sacrés rois à Reims, il devient une étape obligée jusqu’à Charles X.
Les rois s’y plaisent et viennent régulièrement dont Louis XIII. Louis XIV aime y chasser, mais ne le trouve pas très confortable : » A Versailles, je suis logé en Roi, à Fontainebleau en Prince, à Compiègne en paysan« , aussi fera-t’il construire de nouveaux appartements pour ses 75 séjours.
Louis XV l’aménage de 1736 à 1740 et décide en 1751 avec l’architecte Ange-Jacques Gabriel une reconstruction totale, qui ne sera terminée qu’en 1788. Entre temps Louis XV y organise une réception en l’honneur de la future reine Marie Antoinette d’Autriche le 14.05.1770 .
Après la révolution, c’est Napoléon qui l’entretient, et le château devient demeure impériale, entièrement restaurée. C’est à Compiègne qu’à eu lieu le 27.03.1810, la première entrevue avant le mariage, de la nièce de Marie Antoinette, Marie Louise d’Autriche avec Napoléon .
Charles X roi de 1824 à 1830 y fait de brefs séjours
Louis-Philippe, roi de 1830 à 1848 y fait célébrer le mariage de sa fille aînée Louise avec le roi des Belges Léopold Ier, le 9 Août 1832
Napoléon III empereur des Français de 1852 à 1870, y installe sa cour, et par la suite y fait des séjours annuels en automne pour la chasse dans la forêt de Compiègne, et où ont lieu de nombreux bals, fêtes théatrales. Mérimée y a d’ailleurs composé sa fameuse dictée lors d’une de ces soirées.
En 1919 un incendie va endommager les appartements royaux. Les armistices du 11.11.1918 et du 22.06.1940 sont signées dans la forêt de Compiègne.
Résidence ducale d’abord, qui devient ensuite forteresse royale.
Le 1er château « de la Tour Neuve » date de 1207 demeure des Ducs de Bretagne
En 1466 François II de Bretagne construit un nouveau château de 7 tours de schiste et de granit, un chemin de ronde, et le transforme en forteresse. Sa fille Anne de Bretagne reine de France de 1491 à 1514, améliore les lieux avec la construction de la Tour du Fer à Cheval.
1514 sa fille Claude l’enrichit d’un bâtiment Renaissance.
1532, le château devient demeure royale lors de l’union de la Bretagne à la France, c’est la résidence bretonne des rois de France.
Il est ensuite transformé en prison puis en arsenal au XVIIIème siècle
Fontainebleau est le seul château royal et impérial habité successivement pendant 7 siècles. Il comprend plus de 1500 pièces, avec 130 hectares de parc.
Le château doit son origine au plaisir des rois pour la chasse, forêt très giboyeuse, son nom vient d’une fontaine dite de Bliaud ou Blaud.
Louis VII, Philippe Auguste, St Louis, y vécurent, Philippe le Bel y naquit et mourut.
C’est François 1er qui le reconstruit presque entièrement (le donjon seul sera conservé), l’embellit, en étendant le domaine. A la suite de ses campagnes militaires en Italie, le Roi invite des artistes italiens, comme Léonard de Vinci, Rosso et Primatice et s’ouvre à la Renaissance italienne, créant un nouveau style décoratif synthèse de l’art italien et français, qui constituera « L’Ecole de Fontainebleau ». Roi bâtisseur, il encourage les arts et attire de nombreux artistes, pour embellir aussi bien l’extérieur que l’intérieur du château par des décorations somptueuses et ce urant tout son règne.
Son fils Henri II continuera l’œuvre de son père avec la Salle de Bal
Henri IV l’agrandit par la Cour des Offices, Cour des Princes, le jeu de Paume.
Louis XIV vient souvent au début et à la fin de son règne avec Mme de Maintenon.
Louis XV et XVI transforment surtout les appartements.
Louis Philippe 1er y marie son fils le 30.05.1837, Ferdinand Philippe d’Orléans avec Hélène de Meklembourg Schwerin. La République le transforme en Musée.
Ce château fut l’un des premiers grands châteaux royaux de la Loire
Edifié de 1484 à 1500 sur une ancienne forteresse médiévale remontant à Charlemagne par Anne de Beaujeu, fille de Louis XI et régente de France
Jeanne d’Arc y séjourna avant le sacre du Roi Charles VII
En 1523, François 1er y confie la régence à sa femme Louise de Savoie
En 1652 Anne d’Autriche, Louis XIV et Mazarin y demeurent pendant la Fronde.
En 1823 il devient propriété du département du Loiret
CHATEAU DE LANGEAIS
Indre et Loire (37) – 24 Km de Tours
C’est Louis XI qui craignant une attaque bretonne, fit édifier cette forteresse vers 1460. Le mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne y fut célébré
CHATEAU DE LOCHES
Loir et Cher (41) – 40 km de Blois
Classé M.H. en 1862 – 1886 – 1889 – 1962
Datant du XIème siècle, c’est un des premiers châteaux à posséder un donjon en pierres et non plus en bois. Reconstruit au XIV et au XVIème siècle, Jeanne d’Arc y rencontre le Roi Charles VII et le convint de se faire sacrer à Reims.
Il est connu surtout comme forteresse médiévale et servit de prison jusqu’au début du XXème siècle.
PALAIS DE LA CITE (PALAIS DE JUSTICE)
Paris (75)
Déjà capitale administrative et militaire du temps des romains, les rois mérovingiens s’y installent de même que les capétiens.
St Louis y élève la Sainte Chapelle consacrée en 1248, Eudes 1er Comte de Paris et Huges Capet y demeurent, Philippe Le Bel (roi de 1285 / 1314) fait reconstuire le Palais et crée la Conciergerie.
Palais royal jusqu’à Charles V (Roi 1364 / 1380) qui préfera demeurer au Louvre ou à Vincennes
La Cour de Justice s’installera dans les lieux.
PALAIS DU LOUVRE ET DES TUILERIES
Paris (75)
PALAIS DU LOUVRE
En 1200 Philippe Auguste fait construire le château fort du Louvre avec un donjon pour servir de forteresse militaire ot où il abrite ses archives, son trésor, tout en demeurant au Palais de la Cité.
C’est Charles V qui va le transformer en résidence avec la fameuse « librairie » puis c’est le désert pendant 150 ans.
En 1527 François 1er y entreprend des travaux mais c’est seulement en 1546 qu’il fait construire un palais sur les fondations de la forteresse, qu’Henri II continuera, sa veuve Marie de Médicis décide d’habiter le Louvre et demande à l’architecte DELORME d’élever un château à 500 mètres du Louvre, » Les Tuileries ». Le Pavillon de Flore sera construitsous Henri IV, le Pavillon de Marsan sous Louis XIV, et un passage couvert relie les 2 édifices. Louis XIII agrandit considérablement les lieux avec le Pavillon de l’Horloge, la Galerie Apollon… jusqu’à ce que Louis XIV déplace la Cour à Versailles, le Louvre devenant alors le lieu de résidence des artistes..
C’est dans le salon carré qu’est célébré le mariage de Napoléon et Marie-Louise d’Autriche en 1810.
Napoléon III en achèvera les travaux en 1852 soit après plus de 3 siècles.
Ce nom vient de la fabrique de tuiles qui s’élevait au XVIème siècle, sur le lieu dit « La Sablonnière ». Catherine de Médicis au décès d’Henri II installe la cour au Louvre et fait construire sur cette emplacement par Philibert Delorme, une maison à l’italienne. Henri IV construit la grande galerie et le pavillon de Flore qui réunit le Louvre aux Tuileries. Le Nôtre embellit le parc.
De 1789 à 1792 c’est la famille royale de Louis XVI qui se voit contrainte d’y demeurer durant trois années, le 21.07.1791 c’est la fuite à Varennes, et le 10 août 1792 les émeutiers assiègent le palais et massacrent 600 gardes suisses du roi. Le 10.05.1793 la Convention occupe les lieux et le Conseil des Cinq-Cents en 1796 ; Le palais est nommé « Palais National » Beaucoup d’évènements historiques marquent les lieux, notamment la chute de Robespierre.
Le 19.02.1800 Napoléon s’installe dans les appartements du Roi. Il fait construire la Salle du Conseil, le théâtre et fait édifier l’Arc de Triomphe du Carrousel ;
Louis XVIII y demeure aussi et sera le seul Roi à y mourir en 1824. Charles X prend sa suite jusqu’à la révolution de juillet qui l’en chasse
Le palais fut pillé et Louis Philippe fit faire de grands travaux de rénovation.
Puis le second Empire, transforma le palais en résidence impériale, avec le mariage civil de Napoléon III et Eugénie de Montijo le 29 janvier 1853 jusqu’en 1870. Il entreprit la réunification des Tuileries et du Louvre en 1870. Après la chute du Second empire et la guerre franco prussienne le palais fut totalement détruit par un incendie en mai 1871.
CHATEAU DE MADRID
Neuilly sur Seine (92)
En 1525 François 1er est prisonnier à Madrid en Espagne, Charles Quint lui rend sa liberté contre la session de la Bourgogne au traité de Madrid. De retour à PARIS, le roi décide de construire en 1528 un château dans le bois de Boulogne, comprenant un corps de bâtiment et des pavillons. Les murs de façades sont couverts de faïence.
Henri IV y reçoit ses favorites, Mlle d’Entragues et la Belle Gabrielle d’Estrées, puis il donne le château à sa femme Marguerite de Valois.
Louis XIII vient y chasser, et s’y réfugier avec sa femme Anne d’Autriche lors d’une épidémie.
Louis XIV et Louis XVI ne viendront pas
Déjà en ruine, il est vendu en 1793 au sieur Leroy pour être démoli et c’est ainsi qu’un des plus beaux chefs d’œuvre de la Renaissance disparait.
Des fragments du décor de céramique émaillée se trouvent au musée Carnavalet.
CHATEAU DE MARLY
Yvelines (78)
Edifié pour Louis XIV, par Jules Hardouin Mansart de 1679 à 1686, année où le Roi en prend possession, avec une douzaine de pavillons pour ses invités n’offrant que 24 logements et de très beaux jardins.
Le Roi vient s’y détendre, et en fait un lieu de loisirs, et de plaisir, pour des fêtes restreintes d’une centaine de courtisans à chaque fois.
Il sera délaissé par Louis XV et Louis XVI, pillé en 1789, le mobilier est vendu, en 1800 un industriel M. SAGNIEL crée une filature de coton avec 300 ouvriers, mais au bout de 6 ans il fait faillite, et offre le domaine à Napoléon qui le refuse, SAGNIEL démolit le château pour vendre les matériaux et le terrain. L’acquéreur va céder l’ensemble à Napoléon dont l’armée finit de détériorer l’édifice. Aujourd’hui il ne reste que le parc et les fondations des pavillons.
Les « Chevaux de Marly » de Coustou, Place de la Concorde à Paris proviennent de l’abreuvoir de ce château
Philippe Auguste Roi de 1180 à 1223, et Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, se disputent le château et Louis XI l’ayant acquis vers 1460 y fait célébrer le mariage de ses deux filles, Anne de France en 1474 avec Pierre de Beaujeu devenu Duc de Bourbon et Jeanne (La boiteuse) avec le futur Louis XII en 1476 qui par la suite fit annuler ce mariage pour épouser Anne de Bretagne.
Au XVIème siècle, pavillon de chasse, puis Philippe d’Orléans en 1716 en fait l’acquisition pour sa fille Marie Louise Elisabeth d’Orléans devenue duchesse de Berry en 1710 , et l’agrandit. Elle organise de nombreuses fêtes dans les lieux jusqu’à son décès le 20 juillet 1719. Devenu propriété de Louis XV, le Roi avec l’aide des architectes Gabriel père et fils, le reconstruit et embellit les jardins, pour y séjourner régulièrement.
En 1770 Marie Antoinette y séjourne juste avant la célébration de son mariage avec Louis XVI à Versailles et elle y viendra de temps en temps après son mariage.
En 1783, les jardins de la Muette servent à Pilâtre de Rozier pour faire sa première ascension en montgolfière au dessus de Paris.
A la révolution, le domaine est divisé et vendu. Les 2 ailes du vieux château sont transformées en guinguettes.
A la restauration, vu l’état du château et le coût des réparations, rien n’est fait, c’est en 1820, que Sébastien Erard, facteur de pianos, professeur de Marie-Antoinette, achète l’une des 2 ailes et le jardin, il restera dans la même famille jusqu’en 1854.
PALAIS ROYAL
Paris (75)
En 1624 Richelieu achète rue St Honoré un hôtel et les terrains environnants pour y faire construire le Palais Cardinal qu’il lègue au Roi. A la mort de Louis XIII, la Reine Anne d’Autriche le transforme en Palais Royal , et résidence de la Cour.
Il passe ensuite aux Orléans. Richelieu avait son opéra, de même pour les Orléans, mais il brûle en 1763, il sera reconstruit et inauguré en 1770 mais une nouvelle incendie le ravage en 1781
1789 Camille Desmoulins appelle le peuple à l’insurrection, le Duc d’Orléans ayant pris le nom d’Egalité, le Palais devient le Palais Egalité. Puis il sera pillé, en 1871 la Commune ordonne son incendie, qui bien que très endommagé sera restauré entre 1872 / 1874 ;
Il abrite le Conseil d’Etat et le Conseil Constitutionnel.
Marguerite de Valois épouse de Henri d’Albret et sœur de François 1er y laisse son empreinte, sa fille Jeanne d’Albret épouse Antoine de Bourbon, 5 enfants naîtront dont 2 survivront dont Henri né le 13.12.1553,bercé dans une carapace de tortue, conservée au château (roi de Navarre de 1572-1610, Roi de France sous le nom d’Henri IV (1589-1610), premier souverain français de la branche dite des Bourbon de la dynastie capétienne. Il ne retournera jamais dans le château de son enfance.
Il est assassiné le 14 mai 1610 à Paris
Le château sera restauré sous Louis Philippe et Napoléon III.
Edifié au XIVème siècle face à la forêt de Compiègne, Au cours de la guerre de religion il devient le fief de la Ligue, et Henri IV l’assiège en 1591, il en confie les clés à Antoine d’Estrées, père de sa favorite Gabrielle d’Estrées.
Démantelé sous Louis XIII, Napoléon III en rachète les vestiges et avec l’architecte Viollet le Duc entreprend sa restauration. Louis Philippe y marie sa fille Louise avec Léopold 1er de Belgique.
CHATEAU DE PLESSIS-LEZ-TOURS
Indreet Loire (37)
ClasséM.H. 1927
Château acquis en 1463 et agrandi par Louis XI qui y vécut ses dernières années, jusqu’en 1483
Il ne reste qu’une aile du château préféré de Louis XI
Résidence Royale puis Présidentielle, de 800 hectares principalement de bois, avec des étangs, ses granges, sa chaumière aux coquillages, sa laiterie, ces 3000 m² habitables et ces 27 chambres,
Jean Bernier Prévôt des marchands de Paris, achète en 1368 un manoir qu’il transforme en château fortifié, son fils le revend en 1384 à la famille d’ANGENNES (Capitaine des gardes du Corps de François 1er) qui le conservera jusqu’en 1699. C’est d’ailleurs à Rambouillet que François 1er meurt le 30 mars 1547.
Louis XIII l’érige en marquisat en faveur de Charles d’Angennes, mari de Catherine de Vivonne la très célèbre marquise de Rambouillet
En 1699, il est vendu à Joseph Fleuriau d’Armenonville financier qui l’embellit et aménage les jardins en créant des canaux, et des bassins.
Louis XIV l’oblige à lui céder son château pour son fils le Comte de Toulouse (Fils de Mme de Montespan), en compensation M. d’Armenonville sera nommé à la Capitainerie du Bois de Boulogne.
En 1706, le Roi viendra voir son fils 2 fois et y séjournera avec Mme de Maintenon.
Le fils du Comte de Toulouse le Duc de Penthièvre, construit les communs et modernise le parc pour sa belle-fille la Princesse de Lamballe, et Louis XVI l’achète en 1783
Il sera transformé en prison durant la Révolution et les meubles vendus à l’encan.
Napoléon le restaurera.
Charles X chassé de St Cloud par l’insurrection y signera son abdication avant son départ pour l’Angleterre.
Louis Philippe le laisse à l’abandon, l’état en hérite et il deviendra la résidence de chasse de nombreux présidents de la république.
L’Origine de Saint Cloud vient de Clodoald 5(533/560) fils du roi Clodimir et petit fils de Clovis 1er qui échappe au massacre de sa famille, ses 2 oncles ayant organisé l’assassinat de ses 2 frères aînés héritiers royaux, pour prendre le pouvoir, il fut miraculeusement sauvé du massacre et se retira à Novigentum (Nogent) pour y fonder un monastère. Après sa mort en 560, des miracles ont lieu sur sa tombe et l’Eglise décide de prendre le nom de St Cloud.
Château princier, de la famille des GONDI.
Henri III y sera assassiné le 01/08/1589 par le moine Jacques CLEMENT.
Louis XIV l’offre à son frère le Duc d’Anjou, futur duc d’Orléans, qui l’agrandit et embellit les jardins jusqu’à son décès le 9.06.1701.
Le Nôtre dessine le parc, Louis XVI l’achète pour Marie Antoinette le 24.10.1784;
C’est dans l’orangerie que le Conseil des Cinq Cents siègera.
Bonaparte abolit le Directoire par son coup d’état du 18 brumaire an VIII ( 9.11.1799) dans les lieux qui deviendront sa résidence principale et où il fera célébrer le baptême de son fils.
Charles X y abdique en Juillet 1830
En 1852 Napoléon III y est investit empereur et y reçoit 62 souverains, c’est de ce lieu qu’il partira en guerre contre la Prusse le 28.07.1870.
Le château sera bombardé par des canons français lors du siège de Paris le 13.10.1870
En 1892 le Château, ou ce qu’il en reste est rasé. Il ne subsiste que le parc de 460 hectares et la superbe cascade, devenus « le Domaine National de St Cloud ».
Commencé par le roi Dagobert, Louis VI le Gros y construit en 1124 une forteresse.
En 1230 Saint Louis y rajoute une chapelle qui existe encore, et Charles V un Donjon
Le 18.05.1514 François 1er y épouse Claude de France et le château devient la résidence du Roi qui le fera transformer en style Renaissance
Henri II naît au château, et entreprend la construction du château neuf en 1559, il ne sera terminé que vers 1600 sous Henri IV,
Louis XIII y meurt le 14.05.1643
Louis XIV y naît en 1638, et y séjourne régulièrement de 1661 à 1682, l’agrandit de 5 pavillons et donne de grandes fêtes en l’honneur de Mme de la Vallière et Mme de Montespan. Le Nôtre dessine le parc, une splendide terrasse avec vue sur Paris de plus de 2 km de long, et replante la forêt de St Germain, de grand travaux sont réalisés par Jules Hardouin-Mansart.
1682 , marque la fin de son apogée, Louis XIV y nait mais en 1682 la Cour quitte St Germain pour Versailles.
En 1777 Louis XVI cède le château neuf en mauvais état à son frère le Comte d’Artois.
Charles X rase le château neuf à l’exception des pavillons Henri IV et Sully
Le château Vieux est démeublé, Napoléon 1er y abrite une école de cavalerie.
Sous Louis Philippe il devient un pénitencier militaire.
Napoléon III le restaure et l’aménage en Musée des Antiquités Nationales, actuellement Musée d’Archéologie Nationale.
En 1919, il sert de cadre à la signature du traité de paix avec l’Autriche.
CHATEAU DE SAINT HUBERT
Perray-en-Yvelines (78)
Détruit
D’abord pavillon de Chasse, Louis XIV décida la construction d’un nouvel édifice qu’il agrandit jusqu’à sa mort. Edifié par l’architecte Ange-Jacques Gabriel, vers 1755, il fut démoli en 1855. Louis XVI préférant Rambouillet
CHATEAU DE TOURS
Indre et Loire (37)
Classe M.H. 1913
Il a pour origine la cité gauloise Altionos, l’église fondée sous Saint Gatien au IIIème siècle fut la plus célèbre de la Gaule sous l’évêque Saint Martin.
Tours appartient aux rois d’Angleterre et sera récupéré par Philippe Auguste en 1203. Saint Louis le restaure, Charles VII s’y marie le 18.12.1413 avec Marie d’Anjou qui lui fait 12 enfants et l’agrandit avec le « Logis des Gouverneurs ». L’emprise du château est de 4000 m². Capitale de la France du temps de Louis XI fils de Charles VII qui s’y marie (13 ans) le 24.06.1436, avec Marguerite d’Ecosse sa première épouse (11 ans), qui décédera avant qu’il ne devînt roi. Haut lieu de son administration, puis résidence royale de passage par la suite, les châteaux de Loire étant privilégiés par rapport au confort de Tours.
Durant le règne d’Henri III (1574 / 1589) le duc Henri de Guise, est assassiné, et le roi fait enfermer son fils Charles de Guise dans la tour du Château de Tours, qui y restera prisonnier durant 3 ans avant son évasion célèbre et préméditée, le 15 août 1591″
Par la suite devenu prison, arsenal, carrière de pierres dès 1780. La ville de Tours l’achète en 1815, pour servir de Casernes : de cavalerie, puis d’infanterie, et de prison sous l’occupation allemande.
Le château est le fruit non seulement d’une restauration mais également de fouilles archéologiques (1974/78) qui ont permis de mettre à jour des édifices antiques du site, la demeure comtale du XIè siècle, la poterne gallo-romaine.
Lieu de résidence privilégié des rois Louis XIV et Louis XVI, le château de Versailles, est le résultat du travail de plusieurs générations d’architectes, de sculpteurs, et de paysagistes, et l’apogée du savoir faire français, véritable « Vitrine » de la France, contribuant à faire connaître ses manufactures, au monde entier, et qui servira de modèle à de nombreux souverains étrangers dans la construction de leur propre résidence. C’est un ensemble composé par le Château lui-même, les jardins, les Trianons, et le Hameau de la Reine.
A l’origine terre d’étangs et de marécage, Henri IV y était convié par Albert de Gondi, à la chasse, ou le gibier abonde et à proximité de St Germain.
En 1623 Louis XIII l’acquière et fait construire un pavillon de chasse, en 1632, il achète la totalité du domaine, à sa mort en 1643 son fils n’a que 4 ans, Anne d’Autriche assure la régence avec Mazarin, et lors de la Fronde, rébellion de la noblesse et des élites de robe, revient se réfugier au château quelques temps, mails il faudra attendre 1661pour que Louis XIV s’intéresse de nouveau à Versailles, et commence les travaux, la même année que la somptueuse fête offerte par Nicolas Fouquet à Vaux le Vicomte le 17.08.1661. Louis XIV récupérera à son compte, l’architecte Louis Le VAU, le Paysagiste André Le Nôtre, le peintre Charles Le Brun, et en 1678 l’architecte Jules Hardouin Mansart, lorsque le roi décide d’en faire sa résidence principale, la capitale du Royaume et le siège du gouvernement. Robert de Cotte beau-frère de M. Hardouin Mansart prendra la succession,
Louis XV y nait le 15.02.1710 et continuera l’œuvre de son arrière grand père.
Louis XVI et sa femme Marie Antoinette entreprennent de grands travaux.
En 1789, les révolutionnaires suppriment tous les symboles de la monarchie, couronnes fleurs de lys….
Le 5.10.1789 le peuple envahit le château et ramène le Roi et sa famille à Paris.
Une partie des oeuvres d’art seront convoyés au Louvre mais le mobilier 17000 pièces seront vendues à l’encan le 10.06.1793, pour meubler notamment les châteaux de Windsor et le Palais de Buckingham.
En 1805 Louis Napoléon (Empereur 1804/1814) s’installe au Grand Trianon, et commande des travaux de restauration pour Versailles, qui faute de crédits, n’iront pas loin.
Louis XVIII (Roi 1814/1824) réinstaurera les symboles monarchiques, et entreprend des travaux de restauration pour en faire sa résidence d’été, Charles X (Roi de 1824 /1830) les poursuivra.
Louis Philippe 1er (Roi de 1830/1848) transforme le château en Musée avec la Galerie des Batailles, la Salle des Etats Généraux, Salle du Sacre. En 1871, le roi de Prusse, Guillaume II se fait proclamer empereur à Versailles le 18.01.1871 dans la Galerie des Glaces. Durant la guerre, le château est transformé en hôpital et devient le siège de l’armée prussienne.
Le château devient musée national le 9.09.1889, et sera classé Monument historique en 1906 sous la responsabilité du Conservateur du musée, de Pierre de Nolhac qui pendant 30 ans, va lui redonner l’éclat d’antan, en réorganisant les galeries, et en œuvrant pour sa restauration.
Le traité de Versailles mettant fin à la première guerre mondiale est signé dans la Galerie des Glaces le 18.06.1919.
Grand Trianon fut construit sur l’ordre de Louis XIV en 1687 et devint la résidence privée du Roi et de Mme de Maintenon, le palais des fleurs et des jardins.
« J’ai fait Versailles pour ma Cour, Marly pour mes amis,
et Trianon pour moi. »
LouisXIV
Charles X, s’y arrête avant son exil.
L’épouse de Louis Philippe 1er, Marie Amélie de Bourbon Siciles y marie sa 2ème fille Marie d’Orléans le 18.10.1837 avec Alexandre de Wurtemberg.
Le Petit Trianon est créé sous Louis XV en 1762 pour Mme de Pompadour et ensuite pour Mme Du Barry ses favorites. Edifié par son architecte Jacques Gabriel suivant la dernière mode dite « à la grecque ».
A l’origine, au VIIème siècle, se trouvait sur les lieux un prieuré,
Un château fut construit et détruit par les anglais au XVème. François 1er, vers 1532 le remplace par une demeure de style Renaissance, il sera terminé sous le règne d’Henri II.
C’est dans ces lieux que sera promulguer la célèbre « ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, créant les fondements de l’état civil, puisque toutes les naissances devront être inscrites en français et non en latin sur les registres de l’Eglise de la Paroisse.
Au XVIIème, il devient résidence royale donnée par Louis XIV aux ducs d’Orléans qui le conserveront jusqu’ à la révolution.
Pavillon de chasse de Louis VII en 1150 (roi de 1137/1180) Philippe Auguste, fait construire le château durant son règne (1180/1223), St Louis ajoutera une chapelle . C’est sur ce lieu qu’il rendait la justice au pied d’un chêne de la forêt de Vincennes, de là il partira pour la 8ème croisade.
Louis X y meurt en 1316
Charles IV y meurt en 1328
Charles V y nait en 1338 et finira la construction avec l’octroi de 9 tours, et en fit sa résidence
Il sera également la résidence favorite de Charles VI
Charles VII y séjournera avec sa favorite Agnès Sorel. (Roi de 1422 à 1461)
François 1er y séjourne quand il est sur PARIS (Roi de 1515 à 1547)
Charles IX y meurt le 30.05.1574 (Roi de 1560 à 1574)
Louis XIII y passe sa jeunesse, après l’assassinat de son père Henri IV
Mazarin gouverneur de Vincennes fera construire les 2 pavillons du Roi et de la Reine.
Puis Versailles va supplanter Vincennes, le château est alors transformé en atelier de porcelaine et devient « Manufacture Royale » qui par la suite sera transférée en 1756 à Sèvres.
Napoléon le transforme en arsenal.
Puis pendant la guerre 1940/1944, il est très endommagé..
La liste n’est pas exhaustive, car nous ne pouvons citer tous les châteaux où ont séjournés nos Rois, pendant leur période « itinérante» pour rester au contact de leur peuple et de leurs terres et pour faire face aux conflits.
Quelques mots cependant sur les résidences royales de :
L’Hôtel Saint Pol et l’Hôtel des Tournelles
HOTEL SAINT POL Paris
Reconstitution de l’hôtel Saint-Pol par Huyot au XIXe siècle. On y reconnaît la Bastille au fond, l’église Saint-Paul à gauche et la façade du couvent des Célestins à droite, surlignés en bleu. Au premier plan, la muraille de Charles V avec la tour Barbeau et une porte donnant vers la rue du Petit-Musc.
Palais royal sous Charles V (Roi 1364 / 1380) et Charles VI (Roi de 1380 / 1422), abandonné ensuite pour le Louvre ou les Châteaux de la Loire, démoli sous François 1er.
HOTEL DES TOURNELLES (petite tour) situé Côté Nord de la Place des Vosges
Appartenant à la famille d’Orgemont, devenu propriété de Charles VI. Ensemble de bâtiments, chapelles, préaux, galeries, qui devint sa résidence en 1417, quelques rois y résidèrent, Louis XI, Charles VIII, Louis XII qui y meurt le 1er janvier 1515, François 1er y logea sa mère Louise de Savoie, Henri II, Diane de Poitiers, il y fêta son sacre en 1547, et y décède d’un coup de lance accidentel lors d’un tournoi, le 10 juillet 1559 après une terrible agonie. A sa mort sa veuve Marie de Médicis délaisse les lieux pour le Louvre.
Henri IV essaie de créer une manufacture de soie, mais en definitive il décide de donner une parcelle aux principaux nobles pour qu’ils construisent des pavillons, à condition de suivre des consignes très strictes quant aux matériaux et dimensions, créant ainsi la Place Royale, future Place des Vosges.
Au Château de Villandry (37) eut lieu la Paix de « Colombiers » le 4.07.1189 entre Henri II Plantagenêt Roi d’Angleterre et Philippe Auguste.
Au Château de Chamousset (69) tout récemment ouvert au public, datant de l’an 990, 2 Rois y séjournèrent, François 1er, en 1533 en route pour Marseille, où doit être célébré le mariage de son fils avec Catherine de Médicis, il tombe malade, et reste à Chamousset pendant plus d’un mois avec toute son escorte de près de 600 personnes qu’il faudra nourrir… En dédommagement des frais occasionnés, il accorde le privilège de construire dans le village une halle aux grains et au sel pour abriter foires et marchés. Puis Henri IV fera une halte également au château
Située en amont de Lyon, sur la Saône, dans le 9° arrondissement, dans le quartier de St Rambert, l’île Barbe. L’île tirerait son nom, du latin Insula Barbara (île sauvage) et selon la légende, de pratiques druidiques qui s’y célébraient, à moins que cela ne soit du qu’à la nature sauvage des lieux.
Il est vrai qu’une statuette représentant la « déesse mère » a été découverte en 1937 à la pointe nord de l’ile, et témoigne d’un site religieux gaulois (statuette actuellement au Musée de Saint Germain-en-Laye)
Son Origine
Deux pèlerins chrétiens : Etienne et Pérégrin s’y établirent vers l’an 208, pour fuir les persécutions romaines de Septime Sévère.
(En 197,deux généraux romains vont s’affronter pour le titre d’empereur romain après l’assassinat d’Helvius Pertinax : Septime Sévère ancien gouverneur de Lugdunum (186/187) et Clodius Albinus, soutenu par la population lyonnaise. La victoire de Septime Sévère grâce à sa cavalerie dans la Plaine de Trévoux, entraîna la persécution des chrétiens à Lyon (Albin s’étant suicidé dans une maison près du Rhône), qui pour y échapper se cachèrent pour certains dans l’île)
Ils fondèrent un Ermitage dans ces lieux, et vers 240 un certain LONGIN y fonde un monastère.
Une légenderaconte que ce Login n’aurait été autre que le soldat qui aurait percé le flanc du Christ de sa lance. Pour se repentir il se serait retiré dans l’ile apportant avec lui la coupe sacrée ayant recueilli le sang du Christ et le corps de Sainte Anne.
Ce graal appartenait aux joyaux du trésor de l’Abbaye et la légende dura jusqu’en 1562.
Il construit l’Eglise de Saint André, dont le premier abbé se nomme Dorothée (245 /150) qui fut enterré dans l’église, consacrée à l’époque à Saint André, puis vinrent ensuite Philète (284 /303), Julien – Christophore Antoine – Martin qui en l’an 400 fut nommé archevêque de Lyon et fut fondateur de la règle de St Martin à l’Ile Barbe, si bien que l’île et l’Abbaye se confondent, occupant les 2/3 de la surface côté amont, le reste étant laissé inoccupé, car inondable.
Le monastère devient possesseur du chef de St Florent, martyrisé en 407 en Bourgogne. L’histoire raconte que les barbares lui ayant tranché la tête avec un soc de charrue, virent son corps se relever menaçant, ils s’enfuirent à toutes jambes.
PREMIER ETABLISSEMENT MONASTIQUE DE LA REGION LYONNAISE ET UN DES PLUS ANCIENS DE LA GAULE.
En 528 Loup moine de l’Abbaye, élu évêque de Lyon, fut inhumé sur l’île, et son nom fut donné à l’église principale de l’ile avec Saint Martin de Tours. Son chef fut retrouvé après le passage des calvinistes et on peut le voir aujourd’hui à la Primatiale Saint Jean dans une châsse d’argent. Vint ensuite St Didier, évêque de Vienne, qui fut assassiné par la Reine Brunehaut (épouse de Sigebert 1er) car il avait osé critiquer ses mœurs légères.
Lieu de silence, isolé, nombreux sont ceux qui vinrent s’y réfugier.
En 650 l’Abbaye adopte la règle de St Benoît et prospère grâce aux dons et à la protection de Dagobert et de son fils Clovis II. En 690 Saint Bonnet évêque d’Auvergne y séjourne en se rendant à Rome et y accomplit dit-on plusieurs miracles, de retour de son voyage en Italie, il y meurt en 706 d’une crise de goutte. Son corps resta 6 ans exposé en l’Eglise des Dames de St Pierre à Lyon avant de retourner à Clermont, en 712.
De part sa situation géographique, sur un lieu le passage fréquenté pour descendre la Saône, elle fut pillée à plusieurs reprises :
En 676 par Ebroïn maire tyrannique du palais de Neustrie sous Clotaire III, qui fit assassiner Saint Ennemond évêque de Lyon, mais du s’enfuir devant la colère des lyonnais,
Pillée ensuite par les Wisigoths qui la détruisent en 725.
C’est Charlemagne qui restaure le monastère et y place des religieux du Mont Cassin.
L’Abbaye se relève de ses ruines et devient au IXème siècle un grand centre culturel et d’enseignement grâce à l’Abbé Campion et à l’Archevêque Leydrade, ex bibliothécaire de Charlemagne à Aix la Chapelle, bavarois nommé de 796 à 813 à l’évêché de Lyon par le Roi Charlemagne qui dote l’Abbaye d’une bibliothèque en 768.
Ce lieu du fait de son peu de superficie, et de son isolement, est plus propice au recueillement, à l’étude, à la lecture qu’aux travaux manuels ou de jardinage, et sa bibliothèque passe pour avoir été très riche.
Leydrade va entreprendre de grands travaux de restauration des établissements religieux à Lyon, dont St Nizier , Saint Paul, Saint Georges, et l’Abbaye de Saint-Pierre-les-nonnains, édifice recevant dès le IIIè siècle des moniales bénédictines, il abrite aujourd’hui le musée des Beaux-arts.
Charlemagne y séjourne et parmi les trésors de l’abbaye figurait l’olifant de Roland, que les moines sortaient lors des pèlerinages et des grandes fêtes catholiques. La famille des Monts d’Or dans leur château de Curis en était les héritiers, leur blason rappelle celui de la Bretagne et les armoiries de la Ville de Saint Didier au Mont d’Or s’y réfèrent, avec le huchet.
Blason de St Didier au Mont d’Or
Il s’agit d’une évocation du blason de la famille de MONTDOR, très ancienne famille du Lyonnais Xe siècle. Ils prétendaient descendre de l’illustre Roland dit de Roncevaux d’où l’oliphant ici représenté par l’auteur du blason de St Didier.
Blason de Curis au Mont d’Or
Un château à trois tours posé sur des monts « d’or » avec deux petites pièces au sommet, à savoir:
– Le cor (ou Olifant) du paladin Roland, cette relique ayant été, un temps, conservée au château deCuris-au-Mont-d’Or, du moins à ce qu’on raconte. – La petite croix évoque les armoiries de la famille d’Albon, propriétaire du château pendant au moins quatre siècles. »
L’abbaye compte 90 moines, l’Abbé Campion obtient du Roi Louis le Pieux en 816 le droit d’entretenir trois bateaux exemptés de tout péage sur la Saône, le Rhône et le Doubs. Il obtient également le privilège de l’immunité et la confirmation des privilèges de l’Abbaye, ce qui contribuera à la renommée de l’Abbaye, la plus grande de la région lyonnaise et même de France. Haut lieu de pèlerinage en raison de nombreuses reliques, les paroisses s’y rendaient en dévotion
En 934, les Hongrois envahissent l’île qui une fois encore se relève grâce à Lothaire et Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne et vainqueur des Hongrois.
PERIODE FASTE du X au XIIIe siècle
L’Age d’or ( 971 à 1240 )
En 1070 l’Abbé Ogier fait construire la Chapelle Notre Dame de Grâce
Au fil des ans, le patrimoine de l’Abbaye s’agrandit du fait des donations, acquisitions, legs, oblations, comprenant des terres autour du prieuré, le long de la Saône, des terres de la Dombes avec des étangs. Elle possédait 113 églises et 48 prieurés.
On note des biens :
Autour de l’Abbaye : elle possédait les paroisses du Mont d’Or, Poleymieux, Curis, Albigny, Saint Cyr, Saint Didier, Saint Germain.
Puis celles de Caluire, (lieu dit la grange en les Caluères)
En Bresse : Bressoles, Montluel, Beynost, Vancia, Sathonay , Rillieux
Dans le Jarez : A St Rambert – St Paul en Cornillon
Dans les Monts du Lyonnais : A Thurins, St Martin en Haut – Rontalon
St Jean d’Ardières dans le Beaujolais
En Provence : A Salon
Dans le Dauphiné : A Chavanoz ..
L’Abbaye n’exploitait pas elle-même mais possédait des vassaux.
Déjà du temps de Clovis II l’Abbaye détenait « Dix Villas » à St Paul les Trois Châteaux en 640, des possessions dans le Tricastin : à Bollène, St Igier, Ste Marie de Crosses …
Elle possédait également des vignes, des arbres fruitiers, un moulin, un étang, le droit de vinage, taxe payée par les tenanciers pour avoir le droit de tirer le vin.
De part son diplôme d’immunité datant de 861, l’Abbaye était juridiquement indépendante, ayant le droit d’exercer la justice directement, soit par l’intermédiaire de prévôts, ce qui apportait des revenus. L’autre source de revenus était la dîme, (le 10ème des récoltes).
En 1362 lors de l’inventaire des biens, on utilisa un rouleau de 43 peaux de velin de 33 mètre de longueur.
Impossible de passer sous silence la « Fêtes des Merveilles », cérémonie religieuse annuelle, du IX au XIII ème siècle, commémorant les Saints Martyrs de Lyon. Elle avait lieu le 2 juin fête de Saint Pothin, et fut ensuite déplacée le Mardi avant la Saint Jean.
Elle consistait en une procession fluviale sur la Saône, où tout le clergé de Lyon était présent, le chapitre, les prêtres de la Cathédrale retrouvaient ceux de Saint Just, de Saint Paul, les moines de l’Abbaye de l’ile Barbe et d’Ainay. Depuis Vaise lieu supposé de l’arrestation de Saint Epipode dit aussi Saint Epipoy et de Saint Alexandre, tous les dignitaires participaient ainsi que les lyonnais.
En 177Epipode se cachait quai Pierre Scize, près d’un puits. Dans sa tentative de fuite il aurait perdu une sandale en sautant la margelle de ce puits, (d’où son nom Epipoy), l’eau du puits par la suite accomplit de nombreux miracles.
Recueilli à Vaisepar une veuve, il fut dénoncé, et arrêté avec Alexandre.
Epipode fut décapité, et Alexandre crucifié. Les corps des deux saints furent ensevelis près de Saint Irénée, en l’Eglise Saint Irénée construite au Vème siècle. Leurs dépouilles furent détruites par les protestants en 1562.
Des bateaux richement parés les attendaient, et ils descendaient la Saône en chantant les laudes et matines jusqu’à l’île Barbe l’archevêque se rendait jusqu’au cloître de l’Abbaye ou le sacristain criait à haute voix trois fois de suite : Hosanna ! Hosanna ! Hosanna ! tout le monde répondait : Noël, Noël.
La porte de l’Eglise alors s’ouvrait pour la célébration de la messe par le clergé de Saint Jean, et l’exposition des reliques. Un déjeuner était servi sur place.
Pour le retour la procession prévoyait des haltes à l’Eglise d’Ainay pour prier, puis auprès de Saint Pothin, enfin à l’Eglise St Michel et l’Eglise St Nizier.
Cette fête mi-religieuse, mi-païenne, donnait lieu à de nombreuses réjouissances, notamment une fois la procession religieuse passée, des lyonnais entassés sur un bateau prénommé Bucentaure, au Pont de Pierre, attendaient qu’un homme laisse tomber depuis l’arche des Merveilles, un taureau vivant, dans la Saône, pour le récupérer et le ramener sur la rive vers le port du Temple où l’animal était tué dans la rue appelée « Ecorche Bœuf », sa chair servait alors pour le repas de la fête.
Cette procession existait encore en 1312, mais fut abolie définitivement en 1402.
Car la date du 10 avril 1312 marque le rattachement du Lyonnais au royaume de France par le traité de Vienne.
LYON était la ville du Saint Empire romain germanique, à la mort de Charlemagne, Lyon fut attribué à Lothaire etnon à Charles et fit donc partie du royaume d’Arles, qui en 933 unissait la Haute et la Basse Bourgogne, puis le royaume fut cédé à l’Empereur Conrad II, très éloigné géographiquement. Une rivalité entre le Comte du Forez Guigue II et l’Archevêque de Lyon s’établit et par la Bulle d’Or de 1157, l’empereur d’Allemagne dut trancher il donna l’autorité à l’Archevêque Héracle de Montboissier ainsi que les droits régaliens, mais cela ne fut pas du goût du Comte du Forez qui attaqua Lyon, Guigue II sollicita l’intervention du roi de France Louis VII (1137/1180) et un nouveau contrat signé en 1173 confirma le Forez et le Roannais pour le Comte , Lyon et le Lyonnais pour l’archevêque.
Les querelles continuèrententre les chanoines et les bourgeois lyonnais quant à l’administration de la Ville, en 1269 le Roi Saint Louis fut appelé pour faire justice et régler le conflit, une trêve fut instaurée et après la mort du roi, son fils, Philippe III le Hardi (1270/1285), puis Philippe Le Bel (1285/1314) imposent un gardiateur, officier royal chargé de rendre justice et de surveiller la ville.
Le Roi de passage à Lyon en 1307 pour le couronnement du pape Clément V à Saint Just, donne en fief la Ville de Lyon à l’Archevêque par deux lettres dites « les Philippines »
Mais l’Archevêque Pierre de Savoie (1308 /1332) se révolte en chassant la garnison royale de Saint Just, et refuse de prêter serment au Roi, celui–ci envoie son fils lefutur Louis X (1314/1316) qui après un siège de 3 mois emprisonne Pierre de Savoie qui se verra contraint de se soumettre par le traité de Vienne signé le 10 avril 1312, il abandonne la souveraineté de la Ville et reconnait le rattachement du Lyonnais au royaume de France.
Le 21 juin 1320, la ville promulgue la charte dite « Sapaudine » (de Savoie) confirmantles privilèges des métiers et consacrant la réunification de Lyon au Royaume.
LE MONASTERE
L’accès se faisant par bateaux par l’entremise de deux ports, un pour les pèlerins, un pour la communauté.
Les plus anciens bâtiments furent fondés par Longin vers 250, le prieuré et la Chapelle Saint André à la pointe Nord de l’Ile, devenue la Chapelle Sainte Anne.
En arrivant on apercevait:
La Chapelle Notre Dame, édifiée au XIème siècle, par l’abbé Ogier (1070) qui était réservée aux pèlerins, avec une nef de 14 m de long sur 6,70 m de large un clocher carré. Celui qui récitait une prière y gagnait des indulgences
Puis on passait la porte Notre Dame, dans la dîmerie, avant d’entrer dans le monastère, la maison abbatiale avait un grand cloitre ogival
A côté se trouvait l’Eglise St Martin et St Loup, une nef de 23 m de long sur 15m de large puis un cloitre et un réfectoire, le cimetière et l’infirmerie, la porte Sainte Anne ramenait au port.
Puis le château fort « le Chatelar » maison forte, à côté « du palais de Charlemagne » ou se trouvait la bibliothèque.
Des trois églises médiévales (Notre Dame, Saint Loup et Sainte Anne) il ne reste aujourd’hui que l’église romane Notre Dame.
Les mariniers qui passaient devant l’Abbaye, se découvraient et gardaient le silence devant ce lieu de très haute notoriété, et le commandant debout à la poupe criait : « Ile salut »
« Vue de l’Ile Barbe prise de la rive gauche
de la Saône près de Lyon », dessin
de Pierre-Nicolas Wery (1770-1827),
gravure de Benedikt Piringer (1780-1826),
Collection Bibliothèque municipale de Lyon, 6719.
Le supérieur était un Abbé élu par les moines, et père du monastère.
Venait ensuite le Chapelain prieur, qui secondait l’Abbé.
Puis les Prieurs, nommés par l’Abbé.
L’Abbaye comprenait également des sacristains, des infirmiers, l’hôtelier, le portier, le cellérier et le communier s’occupaient du ravitaillement, avec le réfectorier.
Les Abbés étaient de hauts et puissants seigneurs, avec de nombreux vassaux, il n’était pas rare qu’ils gouvernent le diocèse en absence de l’archevêque.
FIN DE L’ABBAYE
Après la mort d’André de Marzé en 1328, la décadence vint d’un laissé aller, l’Abbaye étant alors dirigée par des commendataires, qui ne respectent plus l’ordre de St Benoit, et mènent une vie mondaine.
L’abbé Antoine d’Albon de St André entreprend de grands travaux amenant l’eau de la maison abbatiale. A sa mort en 1525 il passe le relais à son neveu, Antoine, Abbé de Savigny à 14 ans, il fut archevêque de Lyon en 1563. Du fait de la sécurisation de l’Abbaye en 1549 par le Pape, les règles ne sont plus les mêmes, les religieux deviennent chanoines et ne sont obligés de rester dans l’ile que 6 mois dans l’année, quant à l’Abbé, il n’est pas tenu de séjourner sur place.
En 1562, l’Abbaye est détruite par les protestants du baron des Adrets, qui jettent dans la Saône les 4 cloches du clocher carré de l’Eglise St Martin, les pierres des édifices disparaissent également, et la bibliothèque est détruite, l’Abbé d’Albon réussit cependant à sauver quelques manuscrits précieux, transportés aux archives de St Jean, beaucoup datant de l’an 800.
En 1619, l’Abbé Camille de Neuville restaure l’église St Loup qui est remise en état. L’Abbé demande à Claude le Laboureur, qu’il nomme prieur de rétablir l’ordre, mais celui-ci s’oppose régulièrement aux chanoines de Lyon et doit s’en aller. On lui doit un livre sur l’ile barbe : « Les masures de l’Ile Barbe »
Claude le Laboureur fut prévôt du chapitre de 1630 à 1660, il déclarait : « Depuis 600 ans et davantage, la Vierge s’est délectée de ce lieu et elle y a toujours fait une profuse largesse de ses grâces à ceux qui l’ont invoquée ».
En effet : en 1591 : le Consulat de Lyon vient apporter un calice en argent en remerciement contre la peste
En 1630 Louis XIII ayant été malade à Lyon et guéri alors qu’on le croyait perdu, Anne d’Autriche et Marie de Médicis viendront à Pied de Lyon en remerciement, se prosterner dans la chapelle devant la Vierge. Elle fut l’objet de la dévotion des Lyonnais pendant de nombreuses années, avant de s’effacer devant la popularité croissante de la basilique de Fourvière.
De 1693 à 1741 le prévôt du Chapitre fut Antoine VII de Télys de St Cyr de Valorges
En 1740 le monastère fut réuni au Chapitre de l’Eglise de Lyon
En 1741, le Pape Benoit XIV supprime le titre de l’Abbaye, qui va devenir une maison de retraite pour recueillir les prêtres et ce jusqu’en 1783.
En 1793, sous la révolution, l’île Barbe est vendue comme bien national à M. François Perrinel avoué à Lyon rue St Jean l’achète pour 166 000 livres.
En 1734 un pont en bois est construit pas l’architecte Cotton, pour arriver jusqu’à l’île.
En 1827 le pont suspendu prend le relais reliant les 2 rives droite et gauche de la Saône.
Site important historiquement et archéologiquement, il est classé monument historique.
Rendez-vous des lyonnais encore de nos jours, l’on peut y visiter l’Eglise romane Notre Dame, il comprend un restaurant « Relais et Château « en son centre.
Pour ceux qui souhaiteraient visiter l’île, les horaires d’ouverture sont les suivants :
Lundi de 6 H à 18 H
Du Mardi au Samedi : 6 H à 20 H
Le Dimanche : 6 H à 13 H
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Comme vous avez eu le mérite de lire cet article jusqu’au bout, pour vous récompenser en prime je vais vous raconter ou pour certains vous rappeler l’histoire de l’Île aux faisans dans les Pyrénées atlantique.
L’ILE AUX FAISANS
Petite île à la frontière franco-espagnole, de 6820 m², située sur la Bidassoa, au niveau de l’estuaire où se font face Hendaye et Fontarrabie.
Cette île est très particulière pour plusieurs raisons :
Cette Ile est interdite au public
Cette Ile est à la fois espagnole et française, et possède le statut de condominium, elle appartient à la fois à la France du 1eraoût au 31 janvier et du 1erfévrier au 31 juillet à l’Espagne et sa gestion est donc alternative tous les 6 mois. C’est l’exception d’une souveraineté alternée sur un même endroit.
Cette Ile est un lieu historique présent plusieurs fois dans l’histoire de France :
En 1615 : Il y eu un échange de fiancées :
– La sœur d’Henri IV roi de France Elisabeth est promise au roi d’Espagne Philippe IV
– La sœur de Philippe IV, Anne d’Autriche est promise à Louis XIII, frère d’Elisabeth.
Les ambassadeurs des 2 pays procédèrent dans cette île à l’échange des fiancées. :
En 1659 : Il aura fallu 3 mois de tractations entre le Cardinal Mazarin, et Don Luis de Haro, soit 24 rencontres pour fixer les frontières entre la France et l’Espagne, et les bases du traité des Pyrénées, dont une des clauses est que Louis XIV doit épouser l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, ils sont pourtant doublement cousins germains comme on le voit plus haut.
D’où le nom de « L’ile de la Conférence ».
En 1660 : Le 5 et 6 juin, eu lieu la rencontre de Louis XIV roi de France et de Marie-Thérèse d’Autriche fille de Philippe IV d’Espagne (oncle de Louis XIV) et d’Elisabeth de France, afin de signer le traité dit des Pyrénées, et célébrer leur mariage qui eu lieu le 9 juin 1660 en l’Eglise Saint-Jean Baptiste de Saint-Jean-de-Luz.
Entrevue Louis XIV et Philippe V à l’île aux Faisans
par Charles Le Brun
Cette alliance permettra à Louis XIV de faire monter sur le trône Philippe de France, son 2ème petit-fils, qui succédera à son grand oncle Charles II, dernier Habsbourg à régner sur l’Espagne sous le nom de Philippe V
Le 2/12/1856 eu lieu à Bayonne la signature du traité de Bayonne, qui ratifie celui des Pyrénées, complété par celui du 14/04/1862 signé entre Napoléon III et Isabelle II, afin de consolider la paix entre les deux pays et mettre fin aux querelles entre les pêcheurs des deux rives.
Un monument commémoratif de la conférence de 1659 a été élevé en 1861 sur l’île des Faisans par les deux pays.
Mémorial du traité des Pyrénées
La convention signée le 27/03/1901 établit les droits de police et de justice sur l’île, les deux états exerçant une co-souveraineté d’où l’instauration de ce condominium insulaire, avec un statut unique en Europe, la surveillance étant assuré par un Vice Roi, en l’occurrence par la Marine Nationale, de la base navale de l’Adour, succédant ainsi aux Commissaires royaux.
Ce vice-roi ayant la responsabilité des activités nautiques et de la Pêche dans la Bidassoa, mais aussi dans la baie de Txingudi, lieu de mouillage de plus de 500 navires par an.
Du fait d’économie budgétaire le Ministre de la Défense Jean Yves le Drian a annoncé la fermeture en 2015 de la base navale de l’Adour créée en 1983, supprimant le titre qui devrait être dévolu au commandant de la marine de Bordeaux, l’administration devant continuer d’être assurée par une petite cellule militaire de Bayonne.
La place Louis-le-Grand ou place Bellecour est la plus grande place de Lyon (300 mètres de long par 190 à 220 mètres de large, soit 62 000 m2). C’est également la plus grande place piétonne d’Europe. Il s’agit à sa création d’une place royale comme il en existe dans d’autres villes du royaume. L’architecture de la place royale doit servir de cadre à la statue équestre du monarque érigée en son centre.
En son centre trône la statue équestre de Louis XIV.
La place Bellecour constitue le point kilométrique zéro de Lyon : toutes les distances sont comptées à partir de ce point. La place se situe au centre du second arrondissement entre Rhône et Saône. Elle marque l’hypercentre de Lyon et de la métropole. Depuis la place, le point de vue sur la colline de Fourvière et sa Basilique constitue la carte postale classique de Lyon.
La place Bellecour avec à droite le Rhône et à gauche la Saône.
La statue équestre de Louis XIV avec la Basilique de Fourvière située sur la colline éponyme.
Histoire
Dans l’antiquité les Romains installent sur le lieu des entrepôts destinés au transit des marchandises ; Le site est alors une grande île au milieu du Rhône et de la Saône, nommée Canabae. De belles demeures seront construites comme en attestent des mosaïques retrouvées à Ainay et aux Célestins.
A la fin du XIIème siècle l’archevêque de Lyon possède sur le site une vigne désignée sous le nom de « Bella curtis » (beau jardin).
Au XIIème siècle le site est devenu marécageux.
Au XVIème siècle une grande place vide est bordée d’arbres côté Rhône. Cet espace est unique dans une ville en pleine expansion et fortement contrainte par les fleuves et les collines.
En 1562, le terrible chef des huguenots, le baron des Adrets, y établit son camp d’artillerie pour pilier la ville peu désireuse de céder aux protestants. La rue Saint-Dominique (aujourd’hui rue Emile Zola) est ouverte sur le terrain des religieux Jacobins pour établir la communication entre le camp et les troupes regroupées au nord.
Le « pré Bellecour » est alors propriété de la famille « Le Viste« .
En 1600, Henri IV fait faucher les mauvaises herbes par les Gardes Suisses. La ville de Lyon achète en 1604 le pré. En 1609 une centaine de tilleuls sont plantés dans la partie sud.
Le 28 décembre 1658, le Roi Louis XIV en visite à Lyon, signe une ordonnance de défense à la ville de Lyon d' »en aliéner, échanger ou vendre aucune partie et d’y laisser bâtir aucune maison ou édifier« .
Au XVIIIème siècle la ville de Lyon effectue de grands travaux pour niveler le lieu et créer ainsi une place royale. Robert de Cotte, beau-frère de Jules-Hardouin Mansart venu à Lyon pour restaurer l’hôtel de ville suite à un incendie, est chargé d’édifier une façade au levant et une façade du couchant du soleil sur la place.
La place est alors dotée d’une statue équestre de Louis XIV (voir infra). La place porte le nom de « Place Louis le Grand » ; elle est un espace de promenade pour les Lyonnais. De beaux immeubles bordent les façades côtés Rhône et Saône.
La folie destructrice de la révolution mettra fin à cette harmonie. La statue équestre de Louis XIV sera abattue le 29 août 1792 et fondue (voir infra) et les façades détruites pierre par pierre à partir d’octobre 1793 par plus de 600 ouvriers. Les bords de la place ne sont alors plus qu’un tas de pierres !
La place changera plusieurs fois de nom au cours du XIXème siècle (voir infra).
Bonaparte premier consul, décide, en juin 1800 lors d’un passage à Lyon, de reconstruire les immeubles détruits. De nouvelles façades en symétrie sont construites côtés Rhône et Saône. Le résultat n’est cependant pas du goût de Bonaparte qui en voyant les immeubles s’écria « Mais quelles casernes m’a-t-on foutu là ? ». Vous pouvez en juger par vous même ; les façades sont celles visibles aujourd’hui.
La Restauration verra le retour d’une nouvelle statue équestre de Louis XIV à l’emplacement de la première statue détruite.
En 1834 une révolte populaire abat les tilleuls pour en faire des barricades. Les arbres sont remplacés en 1848 par des marronniers.
Napoléon III passe en revue ses troupes sur une place qui retrouve alors son nom d’origine jusqu’à la fin du Second Empire.
Au cours du XIXème siècle quatre rues sont percées à partir de la place :
rue des Bourbons (1810 à 1858),
rue Gasparin (1860à 1867),
rue de l’Impératrice (1855 à 1858),
rue Impérial (1855 à 1858),
et des pavillons sont installés sur le place (actuel Office du Tourisme de Lyon).
L’hôtel de Laurent Planello de la Valette en saillie sur la place est également détruit en 1855. Tout le quartier se transforme ; les immeubles bourgeois remplacent peu à peu les logis limités à un étage, fruits de trois siècles d’urbanisme disparate.
A partir de la fin du XIXème siècle, le journal Le Progrès, organise sur la place un grand tournoi de boules lyonnaises à la Pentecôte.
En 1934, l’hôpital de la Charité bordant la place (construit en 1622) est détruit. Seul le clocher (construit en 1667) a été conservé. Il s’agissait à l’époque du deuxième plus grand hôpital de Lyon après l’Hôtel Dieu – d’où l’origine de l’expression « c’est l’hôpital qui se moque de la charité ». L’emprise libérée donnera ainsi la place Antonin Poncet qui relie la Place Bellecour jusqu’au Rhône accessible par un escalier monumental.
En 1941 les façades de la place Bellecour sont inscrites à l’inventaire des Monuments Historique.
Le 27 juillet 1944, cinq prisonniers de Montluc sont abattus par les nazis en représailles à une explosion d’une bombe devant le café du Moulin à Vent situé en bordure de la place. Une stèle retraçant l’événement est installée 1948 : le « Veilleur de Pierre » conçu par Louis Thomas et sculpté par Georges Salendre.
En 1966 plusieurs centaines d’amphores romaines sont découvertes lors du creusement d’un parking souterrain situé à l’ouest de la place.
En 1976 plusieurs mosaïques romaines sont également trouvées lors du percement de la ligne de métro A sous la place. Vous pouvez les voir présentées derrière une vitre dans la station sur le quai au départ de « La Soie ».
Depuis 2000 la place bénéficie d’une requalification avec notamment le retour de l’implantation de tilleuls.
Une place au nom changeant
La plus grande place de Lyon a changé plusieurs de fois de nom au cours de l’histoire tourmentée de France :
1714 : Place Louis le Grand (1 an avant le décès de Louis XIV)
1790 : Place de la Fédération (Révolution)
1792 : Place de L’Egalité (Terreur)
1801 : Place Bonaparte (Empire)
1814 : Place Louis le Grand (Restauration)
1848 : Place Bellecour (Deuxième République)
1852 : Place Louis le Grand (Second Empire)
1871 : Place Bellecour (Troisième République)
Statue équestre du Roi Louis XIV
L’ombre du Roi veille sur la ville.
La première statue a été réalisé en 1713 par Martin Desjardins (1637-1694). La statue fondue à Paris fera un long trajet jusqu’à Lyon via la Seine, La Manche, l’océan Atlantique, le détroit de Gibraltar, la Méditerranée et le Rhône. La bateau la transportant fera d’ailleurs naufrage à Oullins lors de son débarquement. Elle restera stockée dans des hangars jusqu’à l’amélioration des finances de la ville de Lyon. Son installation sera réalisée à la fin du règne du Monarque.
La base du piédestal était réalisée en marbre avec des bronzes ciselés par le sculpteur lyonnais Marc Chabry.
Cette statue sera détruite à la Révolution en 1793 par des intégristes d’avant l’heure pour en faire des canons.
Un modèle réduit exécuté par un élève de Desjardins est conservé au musée du Louvre. Sur le socle de la première statue, des bas-reliefs représentaient le Rhône et la Saône ; ces bas-reliefs, créés en 1720, ont été sauvés de la destruction de la Révolution. L’allégorie du Rhône à dextre a été réalisée par Guillaume Coustou (né à Lyon, le 29 novembre 1677, et mort à Paris, le 22 février 1746), et l’allégorie de la Saône à senestre a été réalisée par son frère Nicolas Coustou (né à Lyon, le 9 janvier 1658 et mort à Paris, 1er mai 1733). A noter que Guillaume Coustou a également réalisé les Chevaux de Marly commandés par le Roi Louis XV.
Peinture de Charles Grandon (1691-1762) représentant l’inauguration de la première statue équestre de Louis XIV.
La seconde statue en bronze a été réalisée en 1825 par François-Frédéric Lemot (né à Lyon le 4 novembre 1772 et mort à Paris le 6 mai 1827) . Le roi Louis XIV monte son cheval à la manière des Empereurs Romains, sans selle et sans étriers. Les allégories du Rhône et de la Saône (voir supra), rescapées de la Révolution, ont été ajoutées.
La statue sera réalisée grâce à une souscription à laquelle participa le Roi Louis XVIII.
« Le cheval de Bronze » : Poème écrit pour l’inauguration de la seconde statue :
Bons Lyonnais, je le gage Vos cœurs seront réjouis Vous allez recevoir l’image Du plus grand de nos Louis, Chacun aime en notre ville Le Prince que l’on rétablit Et que, d’une main habille, Lemot, de Lyon, « fecit ».
Aujourd’hui
Le sous-sol de la place est traversé par deux lignes de métro (Ligne A axée Nord-Sud, ligne D axée Est-Ouest et passant sous la ligne A). La station « Bellecour » est le centre du réseau de transport en commun de la Métropole. Elle draine quotidiennement 150 000 personnes. La place est également le terminus de nombreuses lignes de bus provenant d’autres quartier de la ville.
Un parking souterrain de 478 places complète l’ensemble à l’ouest.
La place constitue le centre de l’activité de la métropole. Nombreux sont les lyonnais à se donner rendez-vous, selon l’expression lyonnaise consacrée : « sous la queue du cheval ». La place constitue le point de départ des principales artères commerçantes de la presqu’île : la rue Victor Hugo, la rue de la République, la rue Gasparin, la rue Emile Zola.
Des rassemblements réguliers ponctuent l’année :
Tournoi de boules lyonnaise à la Pentecôte
L’installation de la grande roue de 60 mètres pour les festivités mariales du 8 décembre
L’installation d’une patinoire temporaire en hiver
Située en amont de Lyon, sur la Saône, dans le 9° arrondissement, dans le quartier de St Rambert, l’île Barbe. L’île tirerait son nom, du latin Insula Barbara (île sauvage) et selon la légende, de pratiques druidiques qui s’y célébraient, à moins que cela ne soit du qu’à la nature sauvage des lieux.
Il est vrai qu’une statuette représentant la « déesse mère » a été découverte en 1937 à la pointe nord de l’ile, et témoigne d’un site religieux gaulois (statuette actuellement au Musée de Saint Germain-en-Laye)
Son Origine
Deux pèlerins chrétiens : Etienne et Pérégrin s’y établirent vers l’an 208, pour fuir les persécutions romaines de Septime Sévère.
(En 197,deux généraux romains vont s’affronter pour le titre d’empereur romain après l’assassinat d’Helvius Pertinax : Septime Sévère ancien gouverneur de Lugdunum (186/187) et Clodius Albinus, soutenu par la population lyonnaise. La victoire de Septime Sévère grâce à sa cavalerie dans la Plaine de Trévoux, entraîna la persécution des chrétiens à Lyon (Albin s’étant suicidé dans une maison près du Rhône), qui pour y échapper se cachèrent pour certains dans l’île)
Ils fondèrent un Ermitage dans ces lieux, et vers 240 un certain LONGIN y fonde un monastère.
Une légenderaconte que ce Login n’aurait été autre que le soldat qui aurait percé le flanc du Christ de sa lance. Pour se repentir il se serait retiré dans l’ile apportant avec lui la coupe sacrée ayant recueilli le sang du Christ et le corps de Sainte Anne.
Ce graal appartenait aux joyaux du trésor de l’Abbaye et la légende dura jusqu’en 1562.
Il construit l’Eglise de Saint André, dont le premier abbé se nomme Dorothée (245 /150) qui fut enterré dans l’église, consacrée à l’époque à Saint André, puis vinrent ensuite Philète (284 /303), Julien – Christophore Antoine – Martin qui en l’an 400 fut nommé archevêque de Lyon et fut fondateur de la règle de St Martin à l’Ile Barbe, si bien que l’île et l’Abbaye se confondent, occupant les 2/3 de la surface côté amont, le reste étant laissé inoccupé, car inondable.
Le monastère devient possesseur du chef de St Florent, martyrisé en 407 en Bourgogne. L’histoire raconte que les barbares lui ayant tranché la tête avec un soc de charrue, virent son corps se relever menaçant, ils s’enfuirent à toutes jambes.
PREMIER ETABLISSEMENT MONASTIQUE DE LA REGION LYONNAISE ET UN DES PLUS ANCIENS DE LA GAULE.
En 528 Loup moine de l’Abbaye, élu évêque de Lyon, fut inhumé sur l’île, et son nom fut donné à l’église principale de l’ile avec Saint Martin de Tours. Son chef fut retrouvé après le passage des calvinistes et on peut le voir aujourd’hui à la Primatiale Saint Jean dans une châsse d’argent. Vint ensuite St Didier, évêque de Vienne, qui fut assassiné par la Reine Brunehaut (épouse de Sigebert 1er) car il avait osé critiquer ses mœurs légères.
Lieu de silence, isolé, nombreux sont ceux qui vinrent s’y réfugier.
En 650 l’Abbaye adopte la règle de St Benoît et prospère grâce aux dons et à la protection de Dagobert et de son fils Clovis II. En 690 Saint Bonnet évêque d’Auvergne y séjourne en se rendant à Rome et y accomplit dit-on plusieurs miracles, de retour de son voyage en Italie, il y meurt en 706 d’une crise de goutte. Son corps resta 6 ans exposé en l’Eglise des Dames de St Pierre à Lyon avant de retourner à Clermont, en 712.
De part sa situation géographique, sur un lieu le passage fréquenté pour descendre la Saône, elle fut pillée à plusieurs reprises :
En 676 par Ebroïn maire tyrannique du palais de Neustrie sous Clotaire III, qui fit assassiner Saint Ennemond évêque de Lyon, mais du s’enfuir devant la colère des lyonnais,
Pillée ensuite par les Wisigoths qui la détruisent en 725.
C’est Charlemagne qui restaure le monastère et y place des religieux du Mont Cassin.
L’Abbaye se relève de ses ruines et devient au IXème siècle un grand centre culturel et d’enseignement grâce à l’Abbé Campion et à l’Archevêque Leydrade, ex bibliothécaire de Charlemagne à Aix la Chapelle, bavarois nommé de 796 à 813 à l’évêché de Lyon par le Roi Charlemagne qui dote l’Abbaye d’une bibliothèque en 768.
Ce lieu du fait de son peu de superficie, et de son isolement, est plus propice au recueillement, à l’étude, à la lecture qu’aux travaux manuels ou de jardinage, et sa bibliothèque passe pour avoir été très riche.
Leydrade va entreprendre de grands travaux de restauration des établissements religieux à Lyon, dont St Nizier , Saint Paul, Saint Georges, et l’Abbaye de Saint-Pierre-les-nonnains, édifice recevant dès le IIIè siècle des moniales bénédictines, il abrite aujourd’hui le musée des Beaux-arts.
Charlemagne y séjourne et parmi les trésors de l’abbaye figurait l’olifant de Roland, que les moines sortaient lors des pèlerinages et des grandes fêtes catholiques. La famille des Monts d’Or dans leur château de Curis en était les héritiers, leur blason rappelle celui de la Bretagne et les armoiries de la Ville de Saint Didier au Mont d’Or s’y réfèrent, avec le huchet.
Blason de St Didier au Mont d’Or
Il s’agit d’une évocation du blason de la famille de MONTDOR, très ancienne famille du Lyonnais Xe siècle. Ils prétendaient descendre de l’illustre Roland dit de Roncevaux d’où l’oliphant ici représenté par l’auteur du blason de St Didier.
Blason de Curis au Mont d’Or
Un château à trois tours posé sur des monts « d’or » avec deux petites pièces au sommet, à savoir:
– Le cor (ou Olifant) du paladin Roland, cette relique ayant été, un temps, conservée au château deCuris-au-Mont-d’Or, du moins à ce qu’on raconte. – La petite croix évoque les armoiries de la famille d’Albon, propriétaire du château pendant au moins quatre siècles. »
L’abbaye compte 90 moines, l’Abbé Campion obtient du Roi Louis le Pieux en 816 le droit d’entretenir trois bateaux exemptés de tout péage sur la Saône, le Rhône et le Doubs. Il obtient également le privilège de l’immunité et la confirmation des privilèges de l’Abbaye, ce qui contribuera à la renommée de l’Abbaye, la plus grande de la région lyonnaise et même de France. Haut lieu de pèlerinage en raison de nombreuses reliques, les paroisses s’y rendaient en dévotion
En 934, les Hongrois envahissent l’île qui une fois encore se relève grâce à Lothaire et Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne et vainqueur des Hongrois.
PERIODE FASTE du X au XIIIe siècle
L’Age d’or ( 971 à 1240 )
En 1070 l’Abbé Ogier fait construire la Chapelle Notre Dame de Grâce
Au fil des ans, le patrimoine de l’Abbaye s’agrandit du fait des donations, acquisitions, legs, oblations, comprenant des terres autour du prieuré, le long de la Saône, des terres de la Dombes avec des étangs. Elle possédait 113 églises et 48 prieurés.
On note des biens :
Autour de l’Abbaye : elle possédait les paroisses du Mont d’Or, Poleymieux, Curis, Albigny, Saint Cyr, Saint Didier, Saint Germain.
Puis celles de Caluire, (lieu dit la grange en les Caluères)
En Bresse : Bressoles, Montluel, Beynost, Vancia, Sathonay , Rillieux
Dans le Jarez : A St Rambert – St Paul en Cornillon
Dans les Monts du Lyonnais : A Thurins, St Martin en Haut – Rontalon
St Jean d’Ardières dans le Beaujolais
En Provence : A Salon
Dans le Dauphiné : A Chavanoz ..
L’Abbaye n’exploitait pas elle-même mais possédait des vassaux.
Déjà du temps de Clovis II l’Abbaye détenait « Dix Villas » à St Paul les Trois Châteaux en 640, des possessions dans le Tricastin : à Bollène, St Igier, Ste Marie de Crosses …
Elle possédait également des vignes, des arbres fruitiers, un moulin, un étang, le droit de vinage, taxe payée par les tenanciers pour avoir le droit de tirer le vin.
De part son diplôme d’immunité datant de 861, l’Abbaye était juridiquement indépendante, ayant le droit d’exercer la justice directement, soit par l’intermédiaire de prévôts, ce qui apportait des revenus. L’autre source de revenus était la dîme, (le 10ème des récoltes).
En 1362 lors de l’inventaire des biens, on utilisa un rouleau de 43 peaux de velin de 33 mètre de longueur.
Impossible de passer sous silence la « Fêtes des Merveilles », cérémonie religieuse annuelle, du IX au XIII ème siècle, commémorant les Saints Martyrs de Lyon. Elle avait lieu le 2 juin fête de Saint Pothin, et fut ensuite déplacée le Mardi avant la Saint Jean.
Elle consistait en une procession fluviale sur la Saône, où tout le clergé de Lyon était présent, le chapitre, les prêtres de la Cathédrale retrouvaient ceux de Saint Just, de Saint Paul, les moines de l’Abbaye de l’ile Barbe et d’Ainay. Depuis Vaise lieu supposé de l’arrestation de Saint Epipode dit aussi Saint Epipoy et de Saint Alexandre, tous les dignitaires participaient ainsi que les lyonnais.
En 177Epipode se cachait quai Pierre Scize, près d’un puits. Dans sa tentative de fuite il aurait perdu une sandale en sautant la margelle de ce puits, (d’où son nom Epipoy), l’eau du puits par la suite accomplit de nombreux miracles.
Recueilli à Vaisepar une veuve, il fut dénoncé, et arrêté avec Alexandre.
Epipode fut décapité, et Alexandre crucifié. Les corps des deux saints furent ensevelis près de Saint Irénée, en l’Eglise Saint Irénée construite au Vème siècle. Leurs dépouilles furent détruites par les protestants en 1562.
Des bateaux richement parés les attendaient, et ils descendaient la Saône en chantant les laudes et matines jusqu’à l’île Barbe l’archevêque se rendait jusqu’au cloître de l’Abbaye ou le sacristain criait à haute voix trois fois de suite : Hosanna ! Hosanna ! Hosanna ! tout le monde répondait : Noël, Noël.
La porte de l’Eglise alors s’ouvrait pour la célébration de la messe par le clergé de Saint Jean, et l’exposition des reliques. Un déjeuner était servi sur place.
Pour le retour la procession prévoyait des haltes à l’Eglise d’Ainay pour prier, puis auprès de Saint Pothin, enfin à l’Eglise St Michel et l’Eglise St Nizier.
Cette fête mi-religieuse, mi-païenne, donnait lieu à de nombreuses réjouissances, notamment une fois la procession religieuse passée, des lyonnais entassés sur un bateau prénommé Bucentaure, au Pont de Pierre, attendaient qu’un homme laisse tomber depuis l’arche des Merveilles, un taureau vivant, dans la Saône, pour le récupérer et le ramener sur la rive vers le port du Temple où l’animal était tué dans la rue appelée « Ecorche Bœuf », sa chair servait alors pour le repas de la fête.
Cette procession existait encore en 1312, mais fut abolie définitivement en 1402.
Car la date du 10 avril 1312 marque le rattachement du Lyonnais au royaume de France par le traité de Vienne.
LYON était la ville du Saint Empire romain germanique, à la mort de Charlemagne, Lyon fut attribué à Lothaire etnon à Charles et fit donc partie du royaume d’Arles, qui en 933 unissait la Haute et la Basse Bourgogne, puis le royaume fut cédé à l’Empereur Conrad II, très éloigné géographiquement. Une rivalité entre le Comte du Forez Guigue II et l’Archevêque de Lyon s’établit et par la Bulle d’Or de 1157, l’empereur d’Allemagne dut trancher il donna l’autorité à l’Archevêque Héracle de Montboissier ainsi que les droits régaliens, mais cela ne fut pas du goût du Comte du Forez qui attaqua Lyon, Guigue II sollicita l’intervention du roi de France Louis VII (1137/1180) et un nouveau contrat signé en 1173 confirma le Forez et le Roannais pour le Comte , Lyon et le Lyonnais pour l’archevêque.
Les querelles continuèrententre les chanoines et les bourgeois lyonnais quant à l’administration de la Ville, en 1269 le Roi Saint Louis fut appelé pour faire justice et régler le conflit, une trêve fut instaurée et après la mort du roi, son fils, Philippe III le Hardi (1270/1285), puis Philippe Le Bel (1285/1314) imposent un gardiateur, officier royal chargé de rendre justice et de surveiller la ville.
Le Roi de passage à Lyon en 1307 pour le couronnement du pape Clément V à Saint Just, donne en fief la Ville de Lyon à l’Archevêque par deux lettres dites « les Philippines »
Mais l’Archevêque Pierre de Savoie (1308 /1332) se révolte en chassant la garnison royale de Saint Just, et refuse de prêter serment au Roi, celui–ci envoie son fils lefutur Louis X (1314/1316) qui après un siège de 3 mois emprisonne Pierre de Savoie qui se verra contraint de se soumettre par le traité de Vienne signé le 10 avril 1312, il abandonne la souveraineté de la Ville et reconnait le rattachement du Lyonnais au royaume de France.
Le 21 juin 1320, la ville promulgue la charte dite « Sapaudine » (de Savoie) confirmantles privilèges des métiers et consacrant la réunification de Lyon au Royaume.
LE MONASTERE
L’accès se faisant par bateaux par l’entremise de deux ports, un pour les pèlerins, un pour la communauté.
Les plus anciens bâtiments furent fondés par Longin vers 250, le prieuré et la Chapelle Saint André à la pointe Nord de l’Ile, devenue la Chapelle Sainte Anne.
En arrivant on apercevait:
La Chapelle Notre Dame, édifiée au XIème siècle, par l’abbé Ogier (1070) qui était réservée aux pèlerins, avec une nef de 14 m de long sur 6,70 m de large un clocher carré. Celui qui récitait une prière y gagnait des indulgences
Puis on passait la porte Notre Dame, dans la dîmerie, avant d’entrer dans le monastère, la maison abbatiale avait un grand cloitre ogival
A côté se trouvait l’Eglise St Martin et St Loup, une nef de 23 m de long sur 15m de large puis un cloitre et un réfectoire, le cimetière et l’infirmerie, la porte Sainte Anne ramenait au port.
Puis le château fort « le Chatelar » maison forte, à côté « du palais de Charlemagne » ou se trouvait la bibliothèque.
Des trois églises médiévales (Notre Dame, Saint Loup et Sainte Anne) il ne reste aujourd’hui que l’église romane Notre Dame.
Les mariniers qui passaient devant l’Abbaye, se découvraient et gardaient le silence devant ce lieu de très haute notoriété, et le commandant debout à la poupe criait : « Ile salut »
« Vue de l’Ile Barbe prise de la rive gauche
de la Saône près de Lyon », dessin
de Pierre-Nicolas Wery (1770-1827),
gravure de Benedikt Piringer (1780-1826),
Collection Bibliothèque municipale de Lyon, 6719.
Le supérieur était un Abbé élu par les moines, et père du monastère.
Venait ensuite le Chapelain prieur, qui secondait l’Abbé.
Puis les Prieurs, nommés par l’Abbé.
L’Abbaye comprenait également des sacristains, des infirmiers, l’hôtelier, le portier, le cellérier et le communier s’occupaient du ravitaillement, avec le réfectorier.
Les Abbés étaient de hauts et puissants seigneurs, avec de nombreux vassaux, il n’était pas rare qu’ils gouvernent le diocèse en absence de l’archevêque.
FIN DE L’ABBAYE
Après la mort d’André de Marzé en 1328, la décadence vint d’un laissé aller, l’Abbaye étant alors dirigée par des commendataires, qui ne respectent plus l’ordre de St Benoit, et mènent une vie mondaine.
L’abbé Antoine d’Albon de St André entreprend de grands travaux amenant l’eau de la maison abbatiale. A sa mort en 1525 il passe le relais à son neveu, Antoine, Abbé de Savigny à 14 ans, il fut archevêque de Lyon en 1563. Du fait de la sécurisation de l’Abbaye en 1549 par le Pape, les règles ne sont plus les mêmes, les religieux deviennent chanoines et ne sont obligés de rester dans l’ile que 6 mois dans l’année, quant à l’Abbé, il n’est pas tenu de séjourner sur place.
En 1562, l’Abbaye est détruite par les protestants du baron des Adrets, qui jettent dans la Saône les 4 cloches du clocher carré de l’Eglise St Martin, les pierres des édifices disparaissent également, et la bibliothèque est détruite, l’Abbé d’Albon réussit cependant à sauver quelques manuscrits précieux, transportés aux archives de St Jean, beaucoup datant de l’an 800.
En 1619, l’Abbé Camille de Neuville restaure l’église St Loup qui est remise en état. L’Abbé demande à Claude le Laboureur, qu’il nomme prieur de rétablir l’ordre, mais celui-ci s’oppose régulièrement aux chanoines de Lyon et doit s’en aller. On lui doit un livre sur l’ile barbe : « Les masures de l’Ile Barbe »
Claude le Laboureur fut prévôt du chapitre de 1630 à 1660, il déclarait : « Depuis 600 ans et davantage, la Vierge s’est délectée de ce lieu et elle y a toujours fait une profuse largesse de ses grâces à ceux qui l’ont invoquée ».
En effet : en 1591 : le Consulat de Lyon vient apporter un calice en argent en remerciement contre la peste
En 1630 Louis XIII ayant été malade à Lyon et guéri alors qu’on le croyait perdu, Anne d’Autriche et Marie de Médicis viendront à Pied de Lyon en remerciement, se prosterner dans la chapelle devant la Vierge. Elle fut l’objet de la dévotion des Lyonnais pendant de nombreuses années, avant de s’effacer devant la popularité croissante de la basilique de Fourvière.
De 1693 à 1741 le prévôt du Chapitre fut Antoine VII de Télys de St Cyr de Valorges
En 1740 le monastère fut réuni au Chapitre de l’Eglise de Lyon
En 1741, le Pape Benoit XIV supprime le titre de l’Abbaye, qui va devenir une maison de retraite pour recueillir les prêtres et ce jusqu’en 1783.
En 1793, sous la révolution, l’île Barbe est vendue comme bien national à M. François Perrinel avoué à Lyon rue St Jean l’achète pour 166 000 livres.
En 1734 un pont en bois est construit pas l’architecte Cotton, pour arriver jusqu’à l’île.
En 1827 le pont suspendu prend le relais reliant les 2 rives droite et gauche de la Saône.
Site important historiquement et archéologiquement, il est classé monument historique.
Rendez-vous des lyonnais encore de nos jours, l’on peut y visiter l’Eglise romane Notre Dame, il comprend un restaurant « Relais et Château « en son centre.
Pour ceux qui souhaiteraient visiter l’île, les horaires d’ouverture sont les suivants :
Lundi de 6 H à 18 H
Du Mardi au Samedi : 6 H à 20 H
Le Dimanche : 6 H à 13 H
Comme vous avez eu le mérite de lire cet article jusqu’au bout, pour vous récompenser en prime je vais vous raconter ou pour certains vous rappeler l’histoire de l’Île aux faisans dans les Pyrénées atlantique.
L’ILE AUX FAISANS
Petite île à la frontière franco-espagnole, de 6820 m², située sur la Bidassoa, au niveau de l’estuaire où se font face Hendaye et Fontarrabie.
Cette île est très particulière pour plusieurs raisons :
Cette Ile est interdite au public
Cette Ile est à la fois espagnole et française, et possède le statut de condominium, elle appartient à la fois à la France du 1eraoût au 31 janvier et du 1erfévrier au 31 juillet à l’Espagne et sa gestion est donc alternative tous les 6 mois. C’est l’exception d’une souveraineté alternée sur un même endroit.
Cette Ile est un lieu historique présent plusieurs fois dans l’histoire de France :
En 1615 : Il y eu un échange de fiancées :
– La sœur d’Henri IV roi de France Elisabeth est promise au roi d’Espagne Philippe IV
– La sœur de Philippe IV, Anne d’Autriche est promise à Louis XIII, frère d’Elisabeth.
Les ambassadeurs des 2 pays procédèrent dans cette île à l’échange des fiancées. :
En 1659 : Il aura fallu 3 mois de tractations entre le Cardinal Mazarin, et Don Luis de Haro, soit 24 rencontres pour fixer les frontières entre la France et l’Espagne, et les bases du traité des Pyrénées, dont une des clauses est que Louis XIV doit épouser l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, ils sont pourtant doublement cousins germains comme on le voit plus haut.
D’où le nom de « L’ile de la Conférence ».
En 1660 : Le 5 et 6 juin, eu lieu la rencontre de Louis XIV roi de France et de Marie-Thérèse d’Autriche fille de Philippe IV d’Espagne (oncle de Louis XIV) et d’Elisabeth de France, afin de signer le traité dit des Pyrénées, et célébrer leur mariage qui eu lieu le 9 juin 1660 en l’Eglise Saint-Jean Baptiste de Saint-Jean-de-Luz.
Tableau du peintre Jacques Laumosnier, représentant l’entrevue de Louis XIV et de Philippe IV d’Espagne sur l’île des Faisans en 1659. On distingue la fille de Philippe IV, future reine de France, derrière lui. (Photo : Sir Gawain/Wikicommons)
Entrevue Louis XIV et Philippe V à l’île aux Faisans
par Charles Le Brun
Cette alliance permettra à Louis XIV de faire monter sur le trône Philippe de France, son 2ème petit-fils, qui succédera à son grand oncle Charles II, dernier Habsbourg à régner sur l’Espagne sous le nom de Philippe V
Le 2/12/1856 eu lieu à Bayonne la signature du traité de Bayonne, qui ratifie celui des Pyrénées, complété par celui du 14/04/1862 signé entre Napoléon III et Isabelle II, afin de consolider la paix entre les deux pays et mettre fin aux querelles entre les pêcheurs des deux rives.
Un monument commémoratif de la conférence de 1659 a été élevé en 1861 sur l’île des Faisans par les deux pays.
Mémorial du traité des Pyrénées
La convention signée le 27/03/1901 établit les droits de police et de justice sur l’île, les deux états exerçant une co-souveraineté d’où l’instauration de ce condominium insulaire, avec un statut unique en Europe, la surveillance étant assuré par un Vice Roi, en l’occurrence par la Marine Nationale, de la base navale de l’Adour, succédant ainsi aux Commissaires royaux.
Ce vice-roi ayant la responsabilité des activités nautiques et de la Pêche dans la Bidassoa, mais aussi dans la baie de Txingudi, lieu de mouillage de plus de 500 navires par an.
Du fait d’économie budgétaire le Ministre de la Défense Jean Yves le Drian a annoncé la fermeture en 2015 de la base navale de l’Adour créée en 1983, supprimant le titre qui devrait être dévolu au commandant de la marine de Bordeaux, l’administration devant continuer d’être assurée par une petite cellule militaire de Bayonne.
La place Louis-le-Grand ou place Bellecour est la plus grande place de Lyon (300 mètres de long par 190 à 220 mètres de large, soit 62 000 m2). C’est également la plus grande place piétonne d’Europe. Il s’agit à sa création d’une place royale comme il en existe dans d’autres villes du royaume. L’architecture de la place royale doit servir de cadre à la statue équestre du monarque érigée en son centre.
En son centre trône la statue équestre de Louis XIV.
La place Bellecour constitue le point kilométrique zéro de Lyon : toutes les distances sont comptées à partir de ce point. La place se situe au centre du second arrondissement entre Rhône et Saône. Elle marque l’hypercentre de Lyon et de la métropole. Depuis la place, le point de vue sur la colline de Fourvière et sa Basilique constitue la carte postale classique de Lyon.
La place Bellecour avec à droite le Rhône et à gauche la Saône.
La statue équestre de Louis XIV avec la Basilique de Fourvière située sur la colline éponyme.
Histoire
Dans l’antiquité les Romains installent sur le lieu des entrepôts destinés au transit des marchandises ; Le site est alors une grande île au milieu du Rhône et de la Saône, nommée Canabae. De belles demeures seront construites comme en attestent des mosaïques retrouvées à Ainay et aux Célestins.
A la fin du XIIème siècle l’archevêque de Lyon possède sur le site une vigne désignée sous le nom de « Bella curtis » (beau jardin).
Au XIIème siècle le site est devenu marécageux.
Au XVIème siècle une grande place vide est bordée d’arbres côté Rhône. Cet espace est unique dans une ville en pleine expansion et fortement contrainte par les fleuves et les collines.
En 1562, le terrible chef des huguenots, le baron des Adrets, y établit son camp d’artillerie pour pilier la ville peu désireuse de céder aux protestants. La rue Saint-Dominique (aujourd’hui rue Emile Zola) est ouverte sur le terrain des religieux Jacobins pour établir la communication entre le camp et les troupes regroupées au nord.
Le « pré Bellecour » est alors propriété de la famille « Le Viste« .
En 1600, Henri IV fait faucher les mauvaises herbes par les Gardes Suisses. La ville de Lyon achète en 1604 le pré. En 1609 une centaine de tilleuls sont plantés dans la partie sud.
Le 28 décembre 1658, le Roi Louis XIV en visite à Lyon, signe une ordonnance de défense à la ville de Lyon d' »en aliéner, échanger ou vendre aucune partie et d’y laisser bâtir aucune maison ou édifier« .
Au XVIIIème siècle la ville de Lyon effectue de grands travaux pour niveler le lieu et créer ainsi une place royale. Robert de Cotte, beau-frère de Jules-Hardouin Mansart venu à Lyon pour restaurer l’hôtel de ville suite à un incendie, est chargé d’édifier une façade au levant et une façade du couchant du soleil sur la place.
La place est alors dotée d’une statue équestre de Louis XIV (voir infra). La place porte le nom de « Place Louis le Grand » ; elle est un espace de promenade pour les Lyonnais. De beaux immeubles bordent les façades côtés Rhône et Saône.
La folie destructrice de la révolution mettra fin à cette harmonie. La statue équestre de Louis XIV sera abattue le 29 août 1792 et fondue (voir infra) et les façades détruites pierre par pierre à partir d’octobre 1793 par plus de 600 ouvriers. Les bords de la place ne sont alors plus qu’un tas de pierres !
La place changera plusieurs fois de nom au cours du XIXème siècle (voir infra).
Bonaparte premier consul, décide, en juin 1800 lors d’un passage à Lyon, de reconstruire les immeubles détruits. De nouvelles façades en symétrie sont construites côtés Rhône et Saône. Le résultat n’est cependant pas du goût de Bonaparte qui en voyant les immeubles s’écria « Mais quelles casernes m’a-t-on foutu là ? ». Vous pouvez en juger par vous même ; les façades sont celles visibles aujourd’hui.
La Restauration verra le retour d’une nouvelle statue équestre de Louis XIV à l’emplacement de la première statue détruite.
En 1834 une révolte populaire abat les tilleuls pour en faire des barricades. Les arbres sont remplacés en 1848 par des marronniers.
Napoléon III passe en revue ses troupes sur une place qui retrouve alors son nom d’origine jusqu’à la fin du Second Empire.
Au cours du XIXème siècle quatre rues sont percées à partir de la place :
rue des Bourbons (1810 à 1858),
rue Gasparin (1860à 1867),
rue de l’Impératrice (1855 à 1858),
rue Impérial (1855 à 1858),
et des pavillons sont installés sur le place (actuel Office du Tourisme de Lyon).
L’hôtel de Laurent Planello de la Valette en saillie sur la place est également détruit en 1855. Tout le quartier se transforme ; les immeubles bourgeois remplacent peu à peu les logis limités à un étage, fruits de trois siècles d’urbanisme disparate.
A partir de la fin du XIXème siècle, le journal Le Progrès, organise sur la place un grand tournoi de boules lyonnaises à la Pentecôte.
En 1934, l’hôpital de la Charité bordant la place (construit en 1622) est détruit. Seul le clocher (construit en 1667) a été conservé. Il s’agissait à l’époque du deuxième plus grand hôpital de Lyon après l’Hôtel Dieu – d’où l’origine de l’expression « c’est l’hôpital qui se moque de la charité ». L’emprise libérée donnera ainsi la place Antonin Poncet qui relie la Place Bellecour jusqu’au Rhône accessible par un escalier monumental.
En 1941 les façades de la place Bellecour sont inscrites à l’inventaire des Monuments Historique.
Le 27 juillet 1944, cinq prisonniers de Montluc sont abattus par les nazis en représailles à une explosion d’une bombe devant le café du Moulin à Vent situé en bordure de la place. Une stèle retraçant l’événement est installée 1948 : le « Veilleur de Pierre » conçu par Louis Thomas et sculpté par Georges Salendre.
En 1966 plusieurs centaines d’amphores romaines sont découvertes lors du creusement d’un parking souterrain situé à l’ouest de la place.
En 1976 plusieurs mosaïques romaines sont également trouvées lors du percement de la ligne de métro A sous la place. Vous pouvez les voir présentées derrière une vitre dans la station sur le quai au départ de « La Soie ».
Depuis 2000 la place bénéficie d’une requalification avec notamment le retour de l’implantation de tilleuls.
Une place au nom changeant
La plus grande place de Lyon a changé plusieurs de fois de nom au cours de l’histoire tourmentée de France :
1714 : Place Louis le Grand (1 an avant le décès de Louis XIV)
1790 : Place de la Fédération (Révolution)
1792 : Place de L’Egalité (Terreur)
1801 : Place Bonaparte (Empire)
1814 : Place Louis le Grand (Restauration)
1848 : Place Bellecour (Deuxième République)
1852 : Place Louis le Grand (Second Empire)
1871 : Place Bellecour (Troisième République)
Statue équestre du Roi Louis XIV
L’ombre du Roi veille sur la ville.
La première statue a été réalisé en 1713 par Martin Desjardins (1637-1694). La statue fondue à Paris fera un long trajet jusqu’à Lyon via la Seine, La Manche, l’océan Atlantique, le détroit de Gibraltar, la Méditerranée et le Rhône. La bateau la transportant fera d’ailleurs naufrage à Oullins lors de son débarquement. Elle restera stockée dans des hangars jusqu’à l’amélioration des finances de la ville de Lyon. Son installation sera réalisée à la fin du règne du Monarque.
La base du piédestal était réalisée en marbre avec des bronzes ciselés par le sculpteur lyonnais Marc Chabry.
Cette statue sera détruite à la Révolution en 1793 par des intégristes d’avant l’heure pour en faire des canons.
Un modèle réduit exécuté par un élève de Desjardins est conservé au musée du Louvre. Sur le socle de la première statue, des bas-reliefs représentaient le Rhône et la Saône ; ces bas-reliefs, créés en 1720, ont été sauvés de la destruction de la Révolution. L’allégorie du Rhône à dextre a été réalisée par Guillaume Coustou (né à Lyon, le 29 novembre 1677, et mort à Paris, le 22 février 1746), et l’allégorie de la Saône à senestre a été réalisée par son frère Nicolas Coustou (né à Lyon, le 9 janvier 1658 et mort à Paris, 1er mai 1733). A noter que Guillaume Coustou a également réalisé les Chevaux de Marly commandés par le Roi Louis XV.
Peinture de Charles Grandon (1691-1762) représentant l’inauguration de la première statue équestre de Louis XIV.
La seconde statue en bronze a été réalisée en 1825 par François-Frédéric Lemot (né à Lyon le 4 novembre 1772 et mort à Paris le 6 mai 1827) . Le roi Louis XIV monte son cheval à la manière des Empereurs Romains, sans selle et sans étriers. Les allégories du Rhône et de la Saône (voir supra), rescapées de la Révolution, ont été ajoutées.
La statue sera réalisée grâce à une souscription à laquelle participa le Roi Louis XVIII.
« Le cheval de Bronze » : Poème écrit pour l’inauguration de la seconde statue :
Bons Lyonnais, je le gage Vos cœurs seront réjouis Vous allez recevoir l’image Du plus grand de nos Louis, Chacun aime en notre ville Le Prince que l’on rétablit Et que, d’une main habille, Lemot, de Lyon, « fecit ».
Aujourd’hui
Le sous-sol de la place est traversé par deux lignes de métro (Ligne A axée Nord-Sud, ligne D axée Est-Ouest et passant sous la ligne A). La station « Bellecour » est le centre du réseau de transport en commun de la Métropole. Elle draine quotidiennement 150 000 personnes. La place est également le terminus de nombreuses lignes de bus provenant d’autres quartier de la ville.
Un parking souterrain de 478 places complète l’ensemble à l’ouest.
La place constitue le centre de l’activité de la métropole. Nombreux sont les lyonnais à se donner rendez-vous, selon l’expression lyonnaise consacrée : « sous la queue du cheval ». La place constitue le point de départ des principales artères commerçantes de la presqu’île : la rue Victor Hugo, la rue de la République, la rue Gasparin, la rue Emile Zola.
Des rassemblements réguliers ponctuent l’année :
Tournoi de boules lyonnaise à la Pentecôte
L’installation de la grande roue de 60 mètres pour les festivités mariales du 8 décembre
L’installation d’une patinoire temporaire en hiver
En dehors de Rome et Avignon, la ville de Lyon est celle qui reçut le plus de papes et le plus longtemps, jusqu’à se voir surnommée « la seconde Rome » par Nicolas de Curbio, biographe du Pape Innocent IV.
JEAN VIII
(872 / 882)
Fin mai 878
JEAN VIII passe par Lyon pour se rendre au Concile de Troyes, accueilli par l’archevêque Aurélien.
URBAIN II
(1088 / 1099)
Du 8 au 15 octobre 1095
URBAIN II fait halte à Lyon sur la route de Clermont-Ferrand où il annonce la première croisade le 27 novembre. Il confirme la primatie de l’archevêque de Lyon face à l’archevêque de Sens auquel le Pape Jean VIII avait attribué le titre. L’archevêque Hugues l’accompagne dans son voyage.
PASCAL II
(1099 / 1118)
27 janvier au 2 février 1107
PASCAL II réside à Lyon.
29 janvier 1107
PASCAL II consacre l’église abbatiale Saint-Martin d’Ainay et nomme son abbé,Gaucerand, archevêque.
GELASE II
(1118 / 1119)
Du 14 au 18 janvier 1119
GELASE II venu se réfugier en France passe par Lyon sur la route de Vézelay. Il est accueilli par l’archevêque Humbald. Il meurt à Cluny.
CALIXTE II
(1110 / 1124)
4 février 1119
(Guy de Bourgogne), élu pape à Cluny le 2 février, passe par Lyon pour aller se faire couronner dans sa cathédrale de Vienne le 9 février.
Du 22 janvier au 1er février 1120
CALIXTE II passe par Lyon pour rejoindre Rome.
Le 23 janvier 1120
CALIXTE II confirme la fondation du prieuré de Beaulieu près de Roanne.
INNOCENT II
(1130 / 1143)
En octobre 1130 (incertain)
INNOCENT II est à Lyon.
4 mai 1130
INNOCENT II est à Roanne où il signe deux bulles.
13 et 14 novembre 1130
INNOCENT II passe à Lyon.
Du 17 au 26 février 1132
INNOCENT II est à Lyon.
Le 12 février 1132
INNOCENT II consacre l’église Saint-Nicolas de Beaujeu.
EUGENE III
(1145 / 1153)
Le 22 mars 1147
EUGENE III sur la route de Paris pour présider le Chapitre de l’Ordre des Templiers s’arrête à Lyon, accueilli par l’archevêque Aimeric Guerry.
INNOCENT IV
(1243 / 1254)
Du 2 décembre 1244 au 19 avril 1251
réside à Lyon durant 6 ans , hôte du cloître de Saint-Just. Il nomme Philippe de Savoie archevêque en 1245. Il fixe la date de la Nativité de Marie au 8 septembre. Il consacre le maître-autel de la cathédrale.
Du 28 juin au 17 juillet 1245
INNOCENT IV préside le Concile œcuménique de Lyon et choisit Philippe de Savoie comme archevêque
En juillet 1248
INNOCENT IV reçoit Louis IX qui passe à Lyon en Juin 1248 pour aller en Terre Sainte (8ème croisade). Avant son départ il consacre la nouvelle église Saint-Just (selon Pouzet1929). Après son départ il écrit plusieurs lettres d’indult (1251, 1252)
GREGOIRE X
(1271 / 1276)
Du 18 novembre 1273 au 13 avril 1275
Chanoine de la Primatiale, réside à Lyon, accueilli par l’archevêque Pierre de Tarentaise qu’il nomme cardinal-évêque d’Ostie et qui sera son successeur. Il nomme à sa place Adémard de Roussillon.Il reçoit Philippe le Hardi.
Du 7 mai (2 mai) au 17 juillet 1274
GREGOIRE X préside le Concile de Lyon.
CLEMENT V
(1305 / 1314)
Du 29 octobre 1305 (ou du 5 novembre) au 4 mars 1306
Ancien vicaire de son frère archevêque de Lyon Bérard de GOTH, réside à Lyon, accueilli par l’archevêque Louis de Villars.
Le 14 novembre 1306
Elu pape le 1er novembre à Pérouse CLEMENT V se fait couronner en l’église Saint-Just. La cérémonie est suivie d’un incident qui cause la mort de plusieurs de sa suite. Clément V va plusieurs fois se reposer à Saint-Genis-Laval et à Saint-Cyr–au-Mont-d’Or dans les propriétés du Chapitre Saint-Jean. 1er pape d’Avignon, Ville qui deviendra la résidence de la papauté pendant 68 ans
JEAN XXII
(1316 / 1334)
Le 6 août 1316
JEAN XXII est élu pape au conclave qui se tient au Couvent des Jacobins du 28 juin au 6 août 1316, Pierre de Savoie étant archevêque.
Le 5 septembre 1316
JEAN XXII est couronné à la Primatiale.
Le 18 septembre 1316
JEAN XXII quitte Lyon pour Avignon.
PIE VII
(1800 / 1823)
Du 19 au 21 novembre 1804
PIE VII passe par Lyon pour aller sacrer l’empereur Napoléon à Paris, son oncle Joseph Fesch étant archevêque. Il réside dans la propriété des frères Caille à Fourvière.
Du 16 au 20 avril 1805
Au retour de Paris Pie VII s’arrête à Lyon.
Le 16 avril 1805
Pie VII bénit la chapelle des Frères de la Salle, place du Petit Collège. Il se promène sur la Saône jusqu’à l’Ile-Barbe. Il bénit Lyon d’un immeuble de la place Bellecour (ou un groupe d’enfants).
Le 19 avril 1805
Il rouvre au culte la chapelle de Fourvière d’où il bénit la ville. (chapelle qui appartenait a une propriétaire privée Mme Besson depuis le 23 messidor An 4 soit le 11.07.1796, durant 9 ans)
JEAN-PAUL II
(1978 / 2005)
Du 4 octobre au 7 octobre 1986
JEAN-PAUL II est en visite pastorale à Lyon, Ars, Taizé et Annecy. Il est accueilli par l’archevêque Albert Decourtray et réside au Grand Séminaire Saint-Irénée, vendu en 2007 à un promoteur immobilier.
Fondation de LYON par Munatius Plancus Gouverneur de la Gaule et Fondateur de la Colonie de Lugdunum
58-52 AV J.C.
Guerre des Gaules
II °siècle
Le christianisme se répand à Lyon et la région
177
Pérsécution des chrétiens de Lyon
177 / 202
Saint Irénée Evêque de Lyon
197
Pillage de Lyon par les troupes de Septime-Sévère
267
Début des invasions barbares
443-474
Occupation burgonde de la rive gauche du Rhône et de Lyon
406
Invasion germanique
534
Le lyonnais fait partie du Royaume Franc
481
CLOVIS, roi des Francs
549
Fondation légendaire par Childebert du 1er hôpital de Lyon
733
Charles Martel s’empare de Lyon et refoule les Sarrasins
731
Invasion des Sarrasins dans le midi de la France
798
Leidrade d’origine germanique, Evêque de Lyon de 798 à 814, Bibliothécaire de Charlemagne, il fit renaitre l’Ecole cléricale et le scriptorium (*)
843
Le Lyonnais attribué à la Lotharingie, aux partages de Verdun
768-814
Charlemagne
852 / 875
Saint Rémy – Evêque de Lyon
870
Charles-le-Chauve bat Gérard de Roussillon à Lyon
823-877
Charles-le-Chauve
879
Assemblée de Mantaille; Lyon se rattache au royaume de Provence
843
Traité de Verdun
Fin du X° siècle
Le Lyonnais se divise en Lyonnais, Forez, Roannais, Beaujolais.
928-942
Lyon aux Carolingiens
922-936
Raoul 1er
942-1032
Lyon fait partie du royaume d’Arles
936-954
Louis IV d’Outremer
1032
Rattachement de Lyon au Saint Empire romain germanique
937-993 1024-1039
Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne transjurane Conrad II le Salique, roi des Germains et empereur
1157
Frédéric Barberousse concède ses droits sur Lyon à l’archevêque Héraclius de Montboissier
1152-1190
Frédéric 1er Barberousse
1173
Traité de partage entre l’archevêque de Lyon et le Comte de Forez
1245
Grand Concile tenu par Innocent IV où fut déposé l’empereur Frédéric II
1226-1270
Saint Louis, Roi de France
1268-1271
Lutte des bourgeois contre les archevêques
1269
Arbitrage de Saint Louis
1270-1285
Philippe III le Hardi
1271
Arbitrage de Philippe III le Hardi
1273
Concile tenu à Lyon par Grégoire X
1292
Philippe le Bel prend les bourgeois sous sa protection. Installation d’un gardiateur royal
1285-1314
Philippe Le Bel
1305
Couronnement à Lyon du pape Clément V en présence du Roi Philippe IV le Bel.
1307
Conventions entre Philippe Le Bel, l’archevêque et les Bourgeois, dites « Philippines »
1312
Rattachement de Lyon à la France
1320
Constitution de la Commune Lyonnaise par la Charte du 21 juin
1328-1350
Philippe de Valois, Roi de France
1360-1364
Les Tards-venus en Lyonnais
1420
Le Dauphin Charles institue les premières foires
1422-1460
Charles VII
1435-1445
Ravage des Ecorcheurs
1463
Institution de 4 foires annuelles
1460-1483
Louis XI
1473
Premier livre imprimé par Barthélemy Buyer – Imprimeur Conseiller de la Ville Inhumé en l’Eglise de St Nizier. Lyon capitale de la soie, mais aussi capitale du Livre avec des poètes comme Maurice Scève, Louis Labé, et patrie des botanistes (famille de Jussieu)
1476 (23.03 au 10.07)
Louis XI fit son entrée à Lyon après un pèlerinage à Notre Dame du Puy et y reste 5 mois.
1478
Premier livre à gravures
1483-1498
Charles VIII
1494-1540
Lyon capitale provisoire du royaume pendant les guerres d’Italie
1498-1515
Louis XII
1529(25/27avril)
Révolte de la Grande Rebeyne
1515-1547
François 1er
1536
François 1er va à Montbrison prendre possession du Comté de Forez
1546
Première Eglise réformée lyonnaise
1547-1559
Henri II
1562(29/30avril)
Prise de Lyon par les troupes protestantes du baron des Adrets, suivie des prises de Feurs, Montbrison, Montrond, en Forez
1563 (15 juin)
Rentrée des troupes royales. Fin de la domination protestante
1572 (31.08/02.09)
Saint Barthélemy lyonnaise
1572 (23 août)
Saint Barthélemy
1589
Lyon adhère à la Ligue
1589 1589 – 1610
Assassinat d’Henri III Henri IV
1595
Henri IV fait son entrée à Lyon. C’est dans cette ville que ses noces avec Marie de Médicis y seront célébrées à la Cathédrale Saint Jean le 16.12.1600
1599
Edit de Nantes
1630 (02.05)
Louis XIII, n’y séjourne pas car il part guerroyer en Savoie, mais laisse sa mère,Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche, ainsi que la Cour et le Conseil Royal.
1642
Exécution de Saint Mars et de Thou
1643
Avénement de Louis XIV
1643 (12/03)
Vœu des Echevins En 1643, pour conjurer la peste qui sévit, les échevins promettent de monter à Fourvière chaque année, le jour de la NATIVITE, pour offrir au sanctuaire au cours d’une messe, un écu d’or et 7 livres de cire blanche. Peu de temps après le mal recule, leur voeu est exaucé. La basilique est vouée et consacrée à la Vierge conçue sans péché. 2 siècles avant la proclamation du dogme défini par Pie IX de » l’Immaculée Conception »
1646-1655
Construction de l’Hôtel de Ville
1715 1774 1789
Louis XV Roi de France Louis XVI Convocation des Etats-Généraux
1653 / 1693
Camille de Neufville de Villeroy – Archevêque de Lyon Gouverneur Lyonnais en 1646
1790
Première municipalité lyonnaise et formation du département de Rhône et Loire
1790
(14 juillet) Fédération parisienne
1790 (30 mai)
Fédération lyonnaise
1793 (29 mai)
Insurrection lyonnaise victorieuse des Jacobins
1793 (21.01)
Louis XVI guillotiné
1793 (8.08/9.10)
Siège de Lyon. Le département est scindé en deux : le Rhône et la Loire. Lyon devient Ville affranchie
1793 (31.05/2.06)
Les Montagnards éliminent les Girondins de la Convention
1793-1794
Terreur lyonnaise de Novembre à Avril
1795
Lyon reprend son nom par décret
1802
Réunion de la « Consulta Cisalpine »
1800
Napoléon Bonaparte, 1er Consul
1802 / 1815
Cardinal Joseph FESCH Archevêque de Lyon Oncle de Napoléon 1er, mort à Rome en 1839
1804
Passage de Pie VII
1804
Napoléon, empereur
1805
Séjour de Napoléon à LYON
1810
Loi remettant à l’Etat le droit d’autoriser l’exploitation des mines
1814
Première occupation autrichienne
1815
Retour de l’Ile d’Elbe et deuxième occupation autrichienne
1815
Les Cent jours
1827-1832
Construction de la première ligne de chemin de fer française de Lyon à Saint -Etienne
1830
Révolution de Juillet. Avénement de Louis-Philippe
1831 (20/22.11)
Insurrection ouvrière de la Croix-Rousse « Vivre en travaillant, mourir en combattant »
1834 (9/14.04)
Emeute ouvrière qui fit 200 victimes
1848 1852 1870 / 1871
II° République Second Empire Guerre Franco-allemande
1839 / 1870
Cardinal Louis-Jacques-Maurice de BONALD Archevêque de Lyon
1848
Renouvellement du vœu des Echevins par le Cardinal de BONALD
1852
Le 8.09 Inauguration de la statue de la Vierge, reportée à cause d’une crue au 8.12. « O, Marie cette ville est à Vous, protégez-la !)
1870 (8.10)
Pétition des dames, et vœu pour préserver la ville de la guerre contre la construction d’un nouveau sanctuaire. Vœu exaucé. Par 3 fois l’ennemi prussien reçut l’ordre de marcher sur Lyon, 3 fois l’ordre fut retiré, et la paix signée le 1.03.1871
1872 (7.12.)
Pose de la 1ère pierre du futur sanctuaire de Fourvière
1884 (2.06)
Pose de la dernière pierre (architecte Pierre Bossan 1814/1888)
1894 (21 Juin)
Assassinat du Président Sadi Carnot
1896 (16.06)
Consécration de la Basilique de Fourvière
1914
Rétablissement d’une Foire internationale d’échantillons
1914 / 1918
Guerre mondiale
1940 (19/30.06)
Première occupation allemande, Lyon en zone libre, voit affluer les réfugiés
1939 / 1945
Guerre mondiale
1942 – 1944
Deuxième occupation allemande pendant 2 ans, et 5000 exécutions dans la région. Le 2 septembre les allemands évacuent la ville en faisant sauter les ponts
1944 (3.09)
Libération de LYON par l’armée de de Lattre de Tassigny et les troupes américaines.
Source : Visages du Lyonnais par André Gibert – Alice & Henri Joly – Louis Pize – Gabriel Magnien – René Jullian
(*)
Scriptorium : Le mot scriptorium désigne l’atelier dans lequel les moines copistes réalisaient des livres copiés manuellement, avant l’introduction de l’imprimerie en Occident.
Maison des canuts: la prestigieuse histoire de la soierie lyonnaise
La soierie a fait les beaux jours de Lyon, depuis la Renaissance jusqu’à l’arrivée des tissus synthétiques. Cette histoire fondatrice de l’identité lyonnaise est évoquée à la Maison des canuts. Le point fort de ce musée : des démonstrations sur des métiers à tisser anciens. Par Jeanne Palay – 02 nov. 2021 à 13:00 – Temps de lecture : 3 min | | Vu 3672 fois
L’histoire commence en 1536. Quand François Ier décide de faire de Lyon la seule ville habilitée à entreposer de la soie. Ce qui lance le tissage dans la ville.
Découverte en Chine, la fabrication de fil de soie à partir du cocon de ver à soie est une activité prestigieuse. La soie est en effet une matière noble, réservée aux grands de ce monde.
Le Roi soleil aime la soie
L’industrie soyeuse se développe rapidement à Lyon. Réputée pour sa beauté, sa complexité et sa qualité.
Le règne de Louis XIV représente l’une des périodes les plus fastes. Le roi passe beaucoup de commandes, à la fois pour l’habillement et l’ameublement.
Les cours européennes se mettent au diapason. Frédéric II de Prusse fait partie des clients les plus importants. Ainsi que Catherine II de Russie. Les nobles de l’Europe entière copient également ce qu’ils voient au château de Versailles.
Lyon tisse pour l’Europe entière
La Révolution ralentit la production. Forcément : les principaux clients sont guillotinés !
Mais Napoléon relance la soierie. Il décide que toute personne travaillant pour la France à l’étranger doit s’habiller uniquement avec de la soie tissée à Lyon. La ville fournit alors l’Europe entière, et même les États-Unis !
Puis la soierie continue de se développer au XIXe siècle. Elle représente les trois-quarts de l’activité économique de Lyon à cette époque.
Le terme “canut” apparaît au XIXe siècle. Il viendrait de “canette”, la bobine utilisée dans la navette du tisseur.
Les canuts sont installés dans le vieux Lyon. Mais comme leur nombre augmente, ils s’installent ailleurs. Notamment sur la colline de la Croix-Rousse.
Le canut travaille à domicile en famille, il est propriétaire de son outil de travail. Il est payé en fonction de ce qu’il produit. De la complexité des motifs, du nombre de défauts…
Au début du XIXe siècle, les canuts demandent un tarif minimum. Un accord est trouvé avec les Soyeux (industriels de la soie) en 1831. Mais le roi Louis-Philippe casse la décision. Les canuts descendent alors dans la rue. Ils prennent l’Hôtel de ville, mais n’obtiennent pas gain de cause.
La deuxième révolte des canuts, en 1834, est violemment réprimée.
Haute couture et fibres techniques
L’arrivée des tissus synthétiques au XXe siècle met à mal la soierie lyonnaise. Aujourd’hui, l’activité est restreinte à la haute couture, la restauration de tissus anciens, et la création de fibres techniques.
Lyon reste néanmoins la première ville textile de France. Avec environ 30 000 employés.
Des tissus fabriqués sur place
La Maison des canuts fait revivre cette histoire qui a tissé l’identité lyonnaise. Ce musée implanté sur la Croix-Rousse présente le matériel de la soierie. Avec notamment des démonstrations de tissage sur un ancien métier à bras.
Sont aussi évoqués les origines de la soie, l’histoire de la soierie lyonnaise, le cycle du ver à soie…
Il relate l’histoire d’Antoine Croizier, appelé le « Roi de Chevrières » et qui est ce paysan royaliste et très pieux ayant recruté une milice de paysans-soldats pour lutter contre les émissaires du terrible Javogues durant la révolution. Ce film fait appel à des comédiens amateurs et des bénévoles.